Collection(s) : Essais
Paru le 16/04/2014 | Broché 222 pages
texte établi, présenté et annoté par Gérard Bonal
Musidora (1889-1957) est sans doute la première star du cinéma muet. La première « vamp » aussi, titre que lui a valu son rôle, en 1915, dans le film de Louis Feuillade, Les Vampires. Sa silhouette gainée de soie noire est encore dans la mémoire de tous les cinéphiles. C'est au music-hall qu'elle a connu Colette dont elle fut la partenaire sur scène et l'interprète à l'écran : Minne, La Flamme cachée, La Vagabonde. L'interprète et l'amie. Une amitié d'un demi-siècle, dont rendent compte les lettres ici rassemblées. Mais Musidora ne fut pas seulement actrice, pionnière du cinéma, elle réalisa une dizaine de films, dessina, écrivit... Colette reconnaissait les talents de son « petit Musi », comme elle disait : « L'un de mes frères, quand il était petit, voulait absolument que le Bon Dieu inventât pour lui un « bâton qui n'a qu'un bout ». Mais toi, tu as créé le bâton à trois bouts, dont l'un porte un pinceau, l'autre le joli-brin-de-plume, et le troisième un crayon à sourcils. »
Issue d'une famille provinciale, ses parents lui transmettent la passion de la littérature. À l'âge de vingt ans, elle se marie avec Henry Gauthier-Villars, dit « Willy » qui l'encourage à écrire ses souvenirs d'enfance : la série des Claudine connaît un immense succès. De 1906 à 1912, elle fait l'expérience du music-hall, avant d'épouser Henry de Jouvenel et d'entamer une carrière de journaliste au Matin. Elle publie Chéri en 1920, Le Blé en herbe (1923), Sido (1930) et La Chatte en 1933. En 1945, elle est élue membre de l'Académie Goncourt, dont elle devient la présidente en 1949.