Collection(s) : Hasta siempre
Paru le 10/05/2010 | Broché 49 pages
«Ici personne ne meurt», lisons-nous dans Un cahier pour se perdre. C'est bien avec une rare ingénuité que Martin Melkonian en appelle à l'inscription calligraphique puis typographique : à une vérité de l'être mis en pages. Cette vérité ouvre un espace ou plutôt s'ouvre à l'espace du livre. Grâce à sa présence architecturale, sa respiration spécifique, le blanc des pages y est sa demeure. La perte annoncée dès l'ouverture (le titre) réside dans le lâcher de l'inscription ; le gain, dans le cahier fait livre. Et puisque, répétons-le, «ici personne ne meurt», Un cahier pour se perdre invite à l'exploration de très anciennes traces mémorielles. Le lecteur, dont le geste originel est de se pencher, éprouvera à coup sûr le vertige. Le vertige en poésie.
Martin Melkonian est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages. Il a publié aux éditions d'écarts Conversations au bord du vide, Edward Hopper luttant contre la cécité, Les Corps introuvables et L'Enfance du regard.