Collection(s) : Regards sur l'histoire
Paru le 01/10/1995 | Broché 338 pages
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Il restait à écrire l'histoire du camp de Poitiers, que les Poitevins désignent par cet euphémisme <
Le 15 juillet 1941 c'est au tour des Juifs, réfugiés ou assignés à résidence dans le Poitou, de connaître le même sort. Le camp de concentration de Poitiers devient alors l'antichambre de la Schoah. Plus de 1 600 Juifs de la région parmi lesquels 502 enfants seront acheminés vers Drancy puis exterminés à Auschwitz.
Deux hommes vont tenter de s'opposer à ce débordement de l'histoire. Elie Bloch, rabbin de la communauté juive de Poitiers, réussit à extirper de derrière les barbelés des dizaines d'enfants qui sont accueillis par des familles juives et non juives. Il est soutenu activement dans cette tâche par le père Fleury aumônier catholique des Nomades. Mais la collaboration très étroite entre le préfet et la Kommandantur leur interdit de mener à son terme cette mission. Le rabbin Bloch et sa famille seront assassinés à leur tour à Auschwitz.
Du camp de Poitiers plus de 100 Tsiganes sont également déportés vers les camps de la mort de Buchenwald et de Sachsenhausen.
Cette étude scientifique ouvre une voie nouvelle à l'histoire des camps de concentration de la zone occupée.
Paul Levy est maître de conférences d'histoire contemporaine à l'Université de Poitiers. Il est spécialisé dans l'histoire politique mais également sociale et urbaine du Centre-Ouest. Ses travaux l'ont amené à se pencher sur le sort des minorités dans cette région : Protestants tout d'abord, puis Juifs réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale : sujet de la présente étude fondée sur des archives inédites.