Collection(s) : Histoire
Paru le 16/02/2006 | Broché 448 pages
Tout public
«Notre exercice nocturne d'hier soir était très sympa, car nous avons eu un temps superbe. Dans la douceur du clair de lune le monde paraissait tellement beau et calme, comme si partout ne pouvaient régner que le bonheur et la paix. Et pourtant, quand après l'exercice nous sommes allés dans le bistrot voisin, toute la misère de notre époque apparut concentrée dans une unique pièce. Nous, soldats de l'ennemi vainqueur, nous étions là, installés dans cette salle où une femme brisée, le regard perdu dans l'âtre, attendait avec son fils âgé de dix ans le retour du mari. En vain. Il était mort au combat.» (13 décembre 1940) Voici, quelques mois après l'armistice de Compiègne, les impressions d'un officier de cavalerie allemand installé en Normandie. Ses moments d'enthousiasme, de tristesse ou de révolte, Karl von Wendt nous les dévoile dans une correspondance de plus de mille lettres écrites de 1924 à 1942, de son adolescence à sa mort. Fondé sur une enquête minutieuse, ce récit est un témoignage exceptionnel sur les événements et l'esprit du temps, aussi précis qu'un journal de bord et bien plus vivant, plus spontané, plus cru même que ne l'auraient été des mémoires. Cet ouvrage, qui nous entraîne à travers les pages les plus sombres de l'histoire européenne, est aussi une histoire de fidélités inébranlables: fidélité dans l'amitié, dans l'amour, et enfin à Dieu.
Florence Fehrenbach: 36 ans, diplômée de l'Edhec et de l'institut d'Études germaniques de l'université de Paris-IV, n'a jamais renié ses racines allemandes maternelles. Mais son sentiment de double appartenance culturelle franco-allemande n'a pas nourri chez elle le culte du passé. C'est une aventure imprévue, peu après son mariage, qui la met sur le chemin d'un grand-père dont le souvenir s'effaçait lentement et la conduit à nous livrer ce récit, qui est aussi celui d'une rencontre émouvante.
Karl von Wendt (9 mai 1911 - 16 août 1942): issu d'une famille noble de l'Ouest de l'Allemagne qui se sentait bien plus catholique qu'allemande, il était destiné à reprendre les rênes d'un domaine de trois mille hectares. L'Histoire en a décidé autrement. Elle a précipité dans la guerre et la mort ce jeune père dont l'existence était promise au bonheur. Mais le témoignage qu'il a laissé montre que la fécondité d'une vie ne se mesure pas à sa durée. En écrivant à sa famille, il disait écrire aussi pour la postérité. Et c'est pourquoi il faut le considérer comme co-auteur de cet ouvrage.
