Un héros très discret

Moins connu qu'Edmond Michelet, figure de la Résistance en Corrèze, Georges Michel a néanmoins exercé une influence déterminante sur le cours des événements à Brive, lors de la Seconde Guerre mondiale. Après le chaos du mois de juin, ce militant du Parti radical, proche du sénateur Labrousse ayant refusé de donner les pleins pouvoirs à Pétain, intègre un réseau de collecte de renseignements dès 1940. Imprimeur, il procure des faux papiers avant de s'engager dans une mission de coordination avec l'Armée secrète. Lors du passage de la division Das Reich, il est à l'origine d'actions qui ont évité à Brive le sort de Tulle et de Royan. Discret et fin négociateur, Georges Michel prend la tête, le 16 août 1944, du Comité de Libération de Brive, première ville à se libérer par ses propres moyens. Sa stature est renforcée par le parcours, dans la résistance communiste, de son cousin germain, René Michel. Garant d'une transition délicate entre le régime de Vichy et le retour de la République, Georges Michel va pourtant devoir céder sa place à la suite de manoeuvres politiciennes. Après la guerre, ce proche d'Henri Queuille, autre figure corrézienne du Parti radical, se consacre au développement de son entreprise et à un engagement municipal de vingt-deux ans à Brive. Tout au long de sa vie marquée par des drames personnels, il a su répondre aux défis de son époque. Un travail de l'ombre sur lequel ce livre souhaite mettre un peu de lumière.