Collection(s) : Bibliothèque du Moyen Age
Paru le 01/12/2004 | Cartonné 512 pages
Doctorat
préface Dominique Dupilet
23 BIBLIOTHÈQUE DU MOYEN ÂGE
Le petit comté de Saint-Pol tire son nom du château autour duquel il s'est constitué vers l'an mil. Arrivé à son expansion définitive, il recouvre une fragile bande de terre qui se déroule du nord au sud entre les sources de la Lys et le cours moyen de la Somme. Sondant les enjeux du pouvoir dans cette région de confins où se rencontrent les ambitions concurrentes des comtes de Flandre, des souverains anglo-normands et des rois capétiens, l'ouvrage dévoile les ressorts de la puissance laïque dans l'une des zones grises de la carte politique fragmentée qui caractérise l'Occident des XIe-XIIIe siècles.
Mus par les ambitions obscures du lignage, les premiers comtes de Saint-Pol bousculent leurs voisins en quête de nouvelles terres. Passé le milieu du XIIe siècle, leurs successeurs, désormais tenus en respect par les pouvoirs supérieurs, s'efforcent de transformer un agrégat de châtellenies en une mini-principauté cohérente. Sur base d'une documentation jusqu'à présent peu exploitée (écrite, archéologique, sigillographique, etc.), l'étude reconstitue d'abord le jeu complexe des alliances familiales et des fidélités politiques nouées par les comtes, évidemment cruciales au premier âge, puis s'attache à cerner leur domination intérieure dans ses aspects économiques, sociaux, juridiques et institutionnels.
On retrouve les caractères marquants de la seigneurie foncière, banale et féodale, transcendée par l'émergence d'une forme de souveraineté comtale au temps de saint Louis.
Jean-François NIEUS
Docteur en histoire médiévale de l'Université catholique de Louvain (2001), l'auteur est actuellement chargé de recherches du Fonds national de la recherche scientifique au sein de la même université. Ses recherches principales ont trait aux pouvoirs princiers et seigneuriaux au Moyen Âge central, dans les principautés du nord de la France et des Pays-Bas méridionaux.
En ce moment, il s'intéresse plus spécialement à l'essor des administrations laïques et aux pratiques de l'écrit dans le champ des institutions féodo-vassaliques.