Collection(s) : Cadre rouge
Paru le 01/09/1967 | Broché 191 pages
Il me semble que les pointes des feuilles sur les arbres, les tiédeurs soudaines de mai, l'espoir des plaisirs physiques de l'été, puissent être conservés avec des phrases. Il me semble que le printemps puisse me dicter un ouvrage. Le 21 mars 1965 je prends la plume et j'essaie d'aller à la rencontre du printemps.
Ce n'est guère aisé. Des ennuis d'argent, mes désirs de femmes, mon inquiétude congénitale sont autant d'obstacles qui ruinent cette rencontre et mon travail. Même cette fille au physique admirable, que j'appelle Flore, se refuse à me rencontrer.
Ainsi de jour en jour le printemps est plus douloureux, tourmenté. De jour en jour il s'éloigne des heureuses représentations sous lesquelles je le voyais avant de le connaître. De jour en jour il est plus inconnu.
C'est une fête étrange et manquée que ce printemps. Fort heureusement le 21 juin vient l'interrompre, me délivre et me dispense de lui chercher un dénouement.
Jean-Louis Faivre d'Arcier, né en Normandie en 1932. Préparation à Normale supérieure. Marié. Militant politique. Travaille dans les bureaux, dans l'enseignement, dans le commerce.