Un Tablier rouge

Quatrième de couverture

"Ce qui surprend dès la première page", écrit François Billetdoux dans sa postface au roman posthume de Michèle Hénin, "ce sont les blancs dans le corps du texte (...) on sait aussitôt qu'elle a du mal à respirer". Et c'est, en effet, dans un rythme bientôt envoûtant que Malfilâtre, l'héroïne de ce récit, raconte une enfance où les nostalgies, les émotions neuves et la mort composent une trame sur laquelle on la voit tisser son pauvre fil de vie. Pourquoi un tablier rouge ? Parce qu'en ce temps-là (on est dans les années trente), il était imposé aux tubardes de l'Assistance publique comme, avant cela, la crécelle aux lépreux. D'une histoire qui aurait pu n'être qu'une complainte ordinaire, Michèle Hénin a fait un roman d'une sobriété exemplaire qu'illumine un tendre humour. Simone de Beauvoir ne s'y était pas trompée qui lui trouvait un ton particulier et émouvant, et qui voulut le recommander à son éditeur. Ayant appris que celui-ci l'avait déjà refusé, elle écrivit alors à Michèle Hénin : Il faut vous résigner à cet échec et écrire un autre livre. On n'écrit pas un autre livre à la place d'un livre comme celui-ci. C'est notre conviction d'éditeurs.

Hubert Nyssen et Bertrand Py

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