Paru le 10/04/2003 | Broché 243 pages
Public motivé
traduit de l'américain par Sandra Laugier, Elise Domenach
Rechercher le ton de la philosophie, c'est avant tout s'interroger sur la voix du philosophe, sur sa prétention à parler au nom de tous, à s'universaliser. C'est la question du statut de l'intellectuel qui est alors posée, de sa capacité à dire «nous» à partir du «je», à être représentatif. Cette question est au coeur du travail philosophique puisqu'elle accompagne son arrogance fondamentale, sa prétention à éduquer et à parler pour.
Stanley Cavell nous livre ici le récit de certains moments fondateurs de sa propre existence, convaincu que l'autobiographie est un des fondements de la philosophie. Dans le «nous» du philosophe, il y a toujours un «je».
Revenir à la voix, c'est aussi inévitablement s'intéresser à nos énoncés et à nos accords de langage, et donc finalement à la démocratie, qui repose sur la capacité de chacun d'avoir ou, tout au moins, de revendiquer une voix.
C'est enfin rechercher une voix pure, une parole exemplaire, à travers le cinéma et l'opéra.
C'est au prix de ces multiples détours - l'autobiographie, le langage, l'opéra - que l'on peut repenser l'acte même de philosopher et inventer un nouveau ton pour la philosophie, celui de l'ordinaire.
Traduit de l'anglais par Sandra Laugier et Élise Domenach.
Stanley Cavell est un des philosophes américains les plus importants aujourd'hui. Son oeuvre est largement traduite en France (Les voix de la raison, À la recherche du bonheur...). Il représente un courant tout à fait original dans la philosophie contemporaine et revendique une nouvelle façon de philosopher à partir de l'ordinaire et du quotidien.