Collection(s) : L'Aube document
Paru le 05/03/2005 | Broché 141 pages
Tout public
« Au Maghreb, je suis frappée par la tristesse de la foule, par son esprit de sérieux. Par la gravité des visages, la raideur du maintien. La cité est le théâtre d'une comédie permanente, celle de l'être par le paraître.
Les grimaces de la gravité sont obligatoires pour affirmer son identité d'homme, d'homme unique, indépassable. Le donneur de leçons universel. Pourquoi les hommes sont-ils rarement eux-mêmes ? »
Fadéla M'Rabet poursuit ici son autobiographie. Au-delà des tranches de vie évoquées (ses études, ses amies, son mariage avec un Français), elle porte un regard à la fois tendre et critique sur les femmes qu'elle croise dans les pays qu'elle parcourt. Elle se découvre des soeurs dans les somptueuses Maliennes de Bamako, joyeuses malgré la dureté de leur vie, évoque en contrepoint les foules tristes du Maghreb et se souvient du rire et de la joie de vivre de ses amies étudiantes de Strasbourg auprès de qui elle a découvert une vie différente. Puis brosse au vitriol le portrait de ces beurettes aliénées qui, barricadées derrière leur voile, hantent nos rues comme de véritables ghettos ambulants.
Une parole de femme, en toute liberté.
Fadéla M'Rabet, féministe algérienne de la première heure, est docteur en biologie. À la suite de la publication de La Femme algérienne (Maspero, 1965) et de Les Algériennes (Maspero, 1967), elle est interdite d'enseignement, de médias, et doit quitter l'Algérie. Aujourd'hui Parisienne, elle a été maître de conférences et praticien des hôpitaux à Broussais Hôtel-Dieu. Dernier ouvrage paru : Une enfance singulière, Balland, 2003.