Collection(s) : Hypothèses
Paru le 11/05/2005 | Broché 124 pages
«Notre vie tout entière est chargée de mort» écrivait Georges Bataille. C'est le sujet d'Une histoire naturelle de la Mort où l'auteur calcule qu'il a produit, en soixante-huit ans, vingt-quatre tonnes de cellules mortes pour vivre, tout en sachant que bientôt, il se fera la paire éternelle avec Crevette. C'est comme cela qu'il appelle la mort.
La mort, écrit-il, dès le début du livre, est la face cachée de la vie, notre seule certitude, la mort sûre. Nous marchons sur les squelettes sédimentaires du plancton calcaire ou siliceux avec lequel nous construisons nos maisons et nous lavons nos dents. Nous nous chauffons à la mort avec le charbon, le pétrole et les gaz. Nous enterrons nos morts dans l'humus de l'humain. En creusant sous nos pieds, nous trouvons des villes mortes, des civilisations mortes et plus bas encore, toutes les formes de vie qui depuis quatre milliards d'années, ont inventé la nôtre.
Pardon Monsieur Heisenberg, le principe d'incertitude, c'est un truc pour les jeunes et les électrons, moi, je suis certain de mourir.
Claude Gudin est ingénieur-docteur en physiologie végétale. Sa carrière scientifique consacrée aux biotechnologies l'a mené de l'Institut National de la Recherche Agronomique au Commissariat à l'Énergie Atomique en passant par la British Petroleum.
Il est responsable de la collection «Hypothèses» à L'Age d'Homme. Cette collection s'interroge sur les rapports qu'entretiennent les Sciences, les Arts et les Cultures avec l'Imaginaire.