Paru le 09/03/2011 | Broché 296 pages
Tout public
traduit de l'anglais (Inde) par Danièle Momont
« Le monde dans lequel je suis né à la fin des années 1920 semble avoir disparu depuis des siècles. J'étais alors l'héritier présomptif de la principauté de Sarila, au centre de l'Inde. Mon landau ne possédait pas de roues parce que c'était un énorme éléphant, et mon père avait droit de vie et de mort sur ses sujets.
« À l'époque, l'Inde britannique coexistait avec l'Inde indienne aux trois cent cinquante États, dont beaucoup très petits. Se sentant protégés par la puissance anglaise, d'excentriques maharadjahs couverts de bijoux continuaient d'habiter des palais de marbre, de chasser le tigre et de jouer au polo. J'ai vécu ces années d'aveugle euphorie et fréquenté le Mayo College, véritable Eton indien. Mais lorsqu'en juillet 1947 à New Dehli j'ai représenté mon père à la Chambre des princes, rassemblés pour la dernière fois, j'ai été fasciné par l'habileté avec laquelle Lord Mountbatten convainquait ceux-ci de rallier l'Union indienne sur le point de naître.
« Ce dernier vice-roi, je l'ai côtoyé quotidiennement comme aide de camp dans les premiers mois de 1948. Mon livre s'achève cette même année, quand je suis entré dans la carrière diplomatique. Car si j'avais vu se dissoudre l'Inde des maharadjahs, je voyais désormais se construire l'Inde nouvelle. »
Narendra Singh Sarila a exercé des fonctions à l'ONU et travaillé sur les questions indo-pakistanaises. Il a été ensuite ambassadeur en Espagne, au Brésil, en Libye, en Suisse (avec accréditation au Vatican) et enfin en France (1982-1985). Il est en outre l'auteur d'un ouvrage très remarqué sur la partition de l'Inde (The Shadow of the Great Game, 2005).