Une soutane sous la mitraille : carnets de la Grande Guerre d'un curé de campagne

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 212 pages
Poids : 360 g
Dimensions : 23cm X 15cm
Date de parution :
EAN : 9782914015059

Une soutane sous la mitraille

carnets de la Grande Guerre d'un curé de campagne

de

chez la Chasse au snark

Paru le | Broché 212 pages

Tout public

19.80 Indisponible

édition Jean-Pierre Verney


Quatrième de couverture

Depuis deux jours, le bombardement de Froideterre et des environs redouble, du fort, nous assistons au drame. Il paraît que la situation est presque intenable pour les malheureux qui y sont. Aujourd'hui 23 juin, on dit que les Boches n'en sont plus qu'à quelques centaines de mètres, l'aumônier qui y est arrivé ces jours-ci en même temps que j'arrivais à Regret aura eu un triste début, j'aurais très bien pu y aller à sa place. Ce fort étant pris, je crois que nous aurons à faire ici. Enfin, à la grâce de Dieu. Le soir, on monte sur les remparts pour voir un peu ce qui se passe, car dans la journée c'est absolument défendu. Du côté de Douaumout, Froideterre, Souville, Thiaumont, tout est en feu, la lueur des canons et fusants, les fusées éclairantes, tout cela est féerique ; et dire qu'il y a des hommes sous ce déluge de feu et d'acier, il fait demi-jour et malgré cela on aperçoit la fumée qui monte. Sur la route de Ballécourt à Verdun des centaines de voitures à la queue leu leu qui conduisent le ravitaillement. Quel métier ! et chose extraordinaire cette route n'est pas bombardée. 24. Nous avons aujourd'hui des nouvelles de Froideterre pour lequel nous avons eu si peur, car c'est là que font la relève les hommes du fort de Regret ; on nous dit que les Boches déguisés en chasseurs à pied ont pénétré dans le fort, mais que dès que l'erreur fut connue ils prirent quelque chose. Je suis descendu l'après-midi à Ballécourt où se trouve une ambulance. Les blessés y sont très nombreux ; dans la chapelle onze cercueils, sans compter ceux qui n'étaient pas encore inhumés. Pauvres enfants ! que Dieu les prenne en pitié. Le soir, après la soupe, les Boches tirent sur le fort, on s'est réfugié dans les abris.

Sous l'habit du soldat, ô ma France chérie Tout aussi bien et mieux je pourrai te servir Sous la soutane noire on sert bien la Patrie, Pour elle on peut mourir !

Cette Grande Guerre fait partie de l'histoire des peuples et des nations, elle a laissé dans la terre, et particulièrement celle de France, comme dans les mémoires, des marques, des empreintes et des noms.

Il y a intérêt et instruction à lire ces humbles carnets, mais je n'irai pas jusqu'à dire qu'il y plaisir, car l'événement n'est pas qu'un malentendu chargé d'un doux parfum d'autrefois, celui d'un passé, d'un temps ou d'une époque révolue. Ce que l'abbé a écrit a existé, et nous en sommes les héritiers.