Paru le 09/09/2004 | Broché 174 pages
Professionnels
La déconstruction n'est pas une entreprise négative : déconstruire la théologie n'est pas la détruire ou y mettre fin. La théologie résiste, dans tous les sens du terme, aux déconstructions auxquelles elle donne lieu ; c'est même pour elle une manière de survivre. En ce sens, on n'insistera jamais assez sur le pouvoir éminemment affirmatif de la déconstruction.
Par ailleurs, la théologie ne se présente pas toujours sous la forme d'un discours constitué. Il n'est donc pas surprenant de la retrouver dans des textes qui ne se disent pas «théologiques», mais plutôt «littéraires» (un roman de Samuel Beckett, un récit de Georges Perec), «mystiques» (lettres de Bernard de Clairvaux et de Marie de l'Incarnation) ou «philosophiques» (fragments de Friedrich Nietzsche, essais de Richard Rorty, écrits de Jacques Derrida), annonçant discrètement, en se la dissimulant parfois à eux-mêmes, une théologie «possible» et confirmant peut-être ainsi, après tout, la nécessité de continuer à dire Dieu.
François Nault, né à Bromptonville (Canada) en 1968, est titulaire d'un doctorat en théologie de l'Université Laval. Il a aussi mené des études de troisième cycle à l'Université McGill, à l'Université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne) et à l'Université Saint-Paul (Ottawa). Il est maintenant professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l'Université Laval.