Usages et éthiquettes observées à Malte, à la cour du Grand Maître, au Conseil, à l'Eglise (1762)

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 307 pages
Poids : 680 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7453-2121-3
EAN : 9782745321213

Usages et éthiquettes observées à Malte, à la cour du Grand Maître, au Conseil, à l'Eglise (1762)

chez H. Champion

Collection(s) : Bibliothèque d'histoire moderne et contemporaine

Paru le | Relié 307 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Malte, île de l'archipel sicilien, n'avait plus eu d'autonomie depuis la fin de la préhistoire. Toutes ses tentatives pour s'émanciper de la grande île n'avaient abouti qu'à l'obtention d'un statut municipal limité.

L'Ordre des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem, d'abord déraciné de Palestine, avait acquis une réelle indépendance au XIVe siècle en acquérant Rhodes. Ses grands maîtres successifs eurent alors à coeur d'affirmer leur pouvoir contre les instances conventuelles, sans pour autant y parvenir réellement. Mais chassé de là par les Ottomans au XVIe siècle, l'Ordre reçut de Charles Quint l'usufruit de Malte en 1530 : son pouvoir se trouvait donc désormais limité par sa vassalité à l'égard de la Couronne de Sicile. Pour comble, l'Église post-tridentine resserrant sa pression sur les ordres religieux et les Églises locales, nomma à Malte un délégué apostolique ayant pouvoir d'inquisiteur.

Au début du XVIIIe siècle, le rejet de la course par les puissances européennes conduisit l'Ordre à doter Malte d'une économie de plus en plus florissante. Ce fut assez pour que les grands maîtres reprissent leur idée de dominer leur congrégation et de s'émanciper à l'égard de Naples et du Pape. Ce fut principalement l'oeuvre du grand maître Pinto (1741-1773). Se faisant peindre à la versaillaise en prince souverain, se dotant d'une couronne fermée de monarque, il entreprit fort maladroitement de s'en prendre au suzerain napolitain et de reléguer le représentant du pape à Malte dans un rôle secondaire.

Le manuscrit publié date des ultimes années où Pinto put encore conserver ses illusions. Dans un monde où triomphait le Baroque, l'ostentation était ostension du pouvoir. En réglant par le menu les prééminences du grand maître à l'encontre de l'inquisiteur et en opposant la dignité du prieur conventuel de l'Ordre à celui de l'évêque, l'Ordre se positionnait en souverain. Ce document est donc essentiel pour comprendre la vie de l'Ordre à Malte à cette époque. Mais si cela eût pu réussir quelques décennies auparavant, les Lumières d'un côté et de l'autre la suspicion de l'Église à l'égard du régalisme vouèrent la tentative à l'échec.

L'Ordre avait cependant, insufflé une identité à Malte qui ne se sentait désormais plus sicilienne. A son corps défendant, il joua donc pour l'île le rôle de son saint patron le Baptiste à l'égard de Jésus : sa disparition permit à l'île de croître.

Biographie

Alain Blondy est professeur d'histoire et communication à la Sorbonne (Paris IV).