Collection(s) : Alter-Narratives
Paru le 11/04/2019 | Broché 179 pages
Tout public
traduction du roumain, notes et commentaires par Marianne Mesnil (2003) | postface Nicolas Trifon (2019)
« En ayant l'idée d'écrire un livre sur les Aroumains, j'ai rêvé à un livre qui serait consubstantiel à leur monde [...] Conçu à leur image, il est fait de laine et de sel jusqu'à la ceinture ; et de la ceinture jusque par terre, ce ne sont que sentiers et montagnes ».
Avec ce livre rare, unique en son genre, que l'auteur dédie à la mémoire de son père, lui-même aroumain, c'est à tout un peuple « oublié de l'histoire » qu'Irina Nicolau rend hommage. Maîtres de la transhumance dans un espace balkanique qui fut d'abord byzantin puis ottoman, les Aroumains, que leur idiome rapproche de leurs voisins roumains du nord du Danube, n'ont pas pris le temps de sauver leur langue et leur culture dont l'unique support était la transmission orale : « Celui qui omet de parler de lui-même reste dans l'histoire à travers ce que les autres veulent bien en dire », écrit Irina Nicolau.
Irina Nicolau fut ethnologue à l'Institut d'ethnographie et folklore de Bucarest, durant deux décennies qui se clôturèrent, en décembre 1989, par la chute du régime Ceausescu. Dès ce moment, elle fit partie de l'équipe qui entreprit de « reconquérir » l'espace devenu « Musée du Parti communiste roumain » et d'y créer l'actuel « Musée du Paysan roumain ». Au lendemain de ces événements, et jusqu'à sa disparition prématurée, en 2002, ses écrits marqués par une originalité de ton et de pensée n'ont cessé de surprendre et de réjouir ses lecteurs.