Collection(s) : Le savoir de Mantice
Paru le 30/09/2007 | Broché 321 pages
Public motivé
publié par le Centre d'études supérieures de la Renaissance
Dire la contemplation est une sorte de gageure, puisque c'est viser explicitement l'invisible, l'indicible. Cela devient pourtant une urgence. Dans La Condition de l'Homme moderne, Hannah Arendt ne suggère-t-elle pas que l'entrée dans la modernité passe par l'effacement à la Renaissance du rôle de la contemplation dans le processus de connaissance, mais entraîne aussi une dégradation de la vita activa, bientôt réduite au seul travail industriel ? Le but de ce volume est ainsi d'explorer les conceptions de la contemplation les plus significatives au Moyen Âge et à la Renaissance, faisant ressortir leurs sources, philosophiques ou révélées et en particulier l'importance du concept de syndérèse, de son émergence chez saint Jérôme à son ultime résurgence chez Descartes. Il apparaît ainsi comme le dit Foucault dans L'Herméneutique du sujet, que « le conflit n'a pas été entre la spiritualité et la science, mais entre la spiritualité et la théologie ». D'Aristote à Maïmonide, Hugues de Saint-Victor, Thomas d'Aquin, Hugues de Balma, Pétrarque, Gerson ou Spinoza, ce livre contribue à déceler quelques lignes de déchirures mais aussi à l'inverse, les tentatives unificatrices, dans l'art renaissant comme dans divers champs de la pensée.
Christian Trottmann est Directeur de recherche au CNRS, rattaché au CESR, agrégé docteur et habilité en Philosophie, ancien membre de l'École Française de Rome, Directeur de Programme au Collège International de Philosophie de 2001 à 2007. Il enseigne à l'Université de Bourgogne. Depuis sa thèse sur la vision Béatifique (Bibliothèque des Écoles d'Athènes et de Rome, 289, 1995), il a publié environ 70 articles et plusieurs livres de philosophie et d'histoire de la philosophie, en particulier dans cette même collection avec Anca Vasiliu : Du visible à l'intelligible (2004).