Vers une grande transformation stratégique américaine ? : le débat stratégique américain 2000-2001

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 107 pages
Poids : 401 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782905758224

Vers une grande transformation stratégique américaine ?

le débat stratégique américain 2000-2001

chez Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d'études stratégiques

Collection(s) : Cahiers d'études stratégiques

Paru le | Broché 107 pages

Professionnels

17.50 Indisponible

édition Ecole des hautes études en sciences sociales, Groupe de sociologie de la défense


Quatrième de couverture

Illustration des nouvelles «menaces asymétriques», l'attaque du 11 Septembre 2001 annonce un nouveau consensus, interne et international, sur la nécessité de la transformation géostratégique comme ajustement à la «grande transformation» qu'est la globalisation. L'ajustement stratégique américain prend la forme d'un remodelage de la sécurité nationale selon de nouveaux rapports interne/externe, civilo/militaire, privé/public et un contrôle accru des flux et des réseaux transnationaux - légaux et illégaux - y compris par l'abaissement des barrières du droit et des souverainetés territoriales. La sécurité nationale devient ternaire et renvoie désormais aussi bien à la projection de puissance à l'extérieur qu'à la homeland security et à l'action transnationale.

Au centre du débat stratégique américain, le paradigme de l'asymétrie cristallise le nouveau consensus. A la fois nouvelle représentation de la menace (vulnérabilités systémiques, fin de la sanctuarisation, déni d'accès), nouveau critère d'intervention et même nouvel instrument de l'intervention, l'asymétrie renvoie les Américains à l'option capacitaire et à la multiplication des scénarios selon tous les futurs possibles, de l'Armageddon nucléaire au Pearl Harbor spatialo-cybernétique en passant par la subversion criminalo-terroriste généralisée.

Les effets «changement paradigmatique» (paradigm shift) du 11 Septembre vont considérablement affaiblir les obstacles politiques et organisationnels à la modernisation selon l'option de l'infodominance qui implique le développement d'un nouveau cycle industrialo-informationnel de la puissance américaine (montée du space-cyberpower et de l'antimissile/antisatellite). Ce nouveau cycle s'accompagne d'un déploiement géostratégique dans les zones d'intérêts économiques privilégiées. L'augmentation des budgets de la défense est désormais acquise, alors que la campagne d'Afghanistan annonce une nouvelle donne géostratégique à l'interface de l'«Eurasie» et du «Grand Moyen-Orient».

Cette montée en puissance de l'hégémonie américaine s'opère dans un cadre politique encore mal défini. Quel est le nouveau consensus international - préserver la paix, sécuriser la globalisation ? La nouvelle dualité système américain-système monde rendrait-elle la «dominance» américaine consensuelle ? Loin du schéma de l'équilibre des puissances et de la sécurité collective, la stratégie capacitaire et «géoéconomiciste» américaine substitue au langage politique commun un discours sur la maîtrise du risque global transnational. Or, une telle stratégie du risque, politiquement désincarnée, tend à évacuer la problématique de la paix et de la guerre au profit de celle du métacontrôle social global et de la sécurisation systémique.