Collection(s) : Place publique
Paru le 30/11/2009 | Broché 353 pages
Tout public
13 août 1759 : seize ouvriers, délégués par les tondeurs de Verviers, Ensival, Hodimont et Francomont, et en accord avec leurs confrères d'Eupen, créent clandestinement le premier syndicat verviétois, dont l'existence restera secrète durant plus de vingt ans.
«Les premières traces d'une organisation collective d'ouvriers datent donc de 1759. Quel bail ! En deux siècles et demi, une foule de résistants, pour la plupart anonymes, ont cent fois sur le métier remis l'ouvrage pour changer le monde et se construire d'autres réalités. Aussi pour porter à bout de bras la perspective d'une autre société plus égalitaire.
Impossible de faire de ce passé table rase !
D'abord parce qu'il n'est pas dépassé. La chronique du capitalisme ressemble à celle d'une guerre sans armistice pour les travailleurs. Rien n'est jamais définitivement acquis et l'oublier coûte cher. L'humanisation de ce régime n'est due qu'à la volonté et à la détermination d'un mouvement ouvrier progressivement organisé dans une recherche d'unité, par une succession d'essais et d'erreurs, sous la contrainte des rapports de force. Le rappeler, c'est aussi parler d'aujourd'hui. Si hier, dans des circonstances évidemment plus difficiles, les travailleurs ont pu changer la vie, alors, aujourd'hui, un autre monde est aussi possible ! Interrogé sur les valeurs de la résistance, Raymond Aubrac nous citait récemment sans hésitation : «La désobéissance, la solidarité mais surtout l'optimisme !» L'histoire des gens sans titre, celle des citoyens lambda, des travailleurs verviétois, est aussi une invitation à croire en ses utopies pour qu'elles se réalisent !»
Daniel Richard, secrétaire de la FGTB de Verviers et Communauté germanophone