Collection(s) : Ecrire l'Afrique
Paru le 24/02/2021 | Broché 265 pages
Public motivé
préface de Gudrun Ledegen
Vie des migrants dans la forêt de Belyounech
L'expérience migratoire est celle des routes que l'on emprunte, de l'itinéraire d'hommes et de femmes totalement engagés dans des formes de vie nouvelles. Elle est aussi la rencontre de lieux insoupçonnés, invisibles, dont aucune carte géographique ne dresse l'existence. Ce sont des lieux de relégation, de confinement, de l'enfermement et de la mise à l'écart. Pour un temps souvent indéterminé, une vaste communauté naît dans la forêt, à la limite de l'Afrique du Nord et de l'Europe, épousant les frontières et les fractures du continent. Elle reproduit de mini-États- nation qui développent une politique servant ou lésant leurs citoyens de fortune. Elle est le cadre de relations intenses entre des hommes qui ont les mêmes espoirs, entre ces hommes et les témoins ou acteurs extérieurs de leur rêve : les populations civiles qui vendent le ravitaillement nécessaire à tous, ou les sentinelles qui se dressent sur les pourtours de cette « zone grise ». En réalité, ces marges invisibles, où le formel et l'informel se recoupent constamment, sont au coeur des territoires, de la vie des sociétés, de leurs préoccupations quotidiennes. La présence fantomatique de cette humanité échappe à la norme administrative et sociale, agissant comme un miroir dans lequel se reflètent nombre des inégalités et dysfonctionnements de notre monde.
Jean-Louis Edogué Ntang, doctorant en anthropologie, Université Rennes 2, part du Cameroun le 1er janvier 2005 par voie terrestre et traverse le Nigeria, le Niger, L'Algérie, et arrive au Maroc en novembre 2005. De 2008 à 2010, il est chercheur vacataire au centre Jacques Berques de Rabat, qui est un Institut français de recherche à l'étranger (IFRE). Il arrive en France en 2010 et intègre l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. De 2010 à 2016, il étudie à l'EHESS de Paris, et valide un Master 2 en sciences sociales.
Sous la direction de Michel Agier, il valide le Mémoire de Diplôme de l'EHESS en 2013.
En Septembre 2018, il commence un doctorat en anthropologie à l'Université de Rennes 2 et intègre le laboratoire Espaces et Sociétés.
