Paru le 04/11/2016 | Broché 150 pages
« Il s'est retenu un moment de lever la tête de crainte de découvrir le corps, de jeune fille ou de femme, probablement décevant, auquel appartenait ce pied immobile si parfait. Il le fit malgré lui, lentement, en suivant le tatouage subtil, une tige de liseron ou de volubilis enracinée sous la plante du pied. Il visualisa le mot, plante, dont l'ambiguïté le fit sourire. La plante, donc, grimpait en une spirale déliée sur une jambe nue précisément à son goût - lisse, brunie, fine et galbée - qu'elle contournait une seule fois, pour disparaître à mi-hauteur de la cuisse sous le voile d'une tunique, à la lisière du revers d'un short dissimulé, vers une hanche lointaine.
La propriétaire de ce pied fascinant avança de cinq pas vers le centre du Campo, rejoignant ainsi, en biais, le plus proche rayon de pavés de pierre lactescente en limite de la travée, une sorte de rigole à peine creusée aux joints festonnés de mousse, où elle s'immobilisa.
Alors, il la vit, entière. »
Geneviève de Dietrich est née dans le Limousin et a enseigné les lettres en Tunisie puis dans le Loiret avant de s'installer en Aquitaine.
Après
Pleuvra-t-il à Tipaza ? (prix d'aquitaine 2014), ObjížďkaetLa mensongère, villa della Mascheraest son douzieme roman.
Elle est aussi peintre et sculptrice.