Viv(r)e le cinéma

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 420 pages
Poids : 610 g
Dimensions : 13cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782742713622

Viv(r)e le cinéma

de

chez Actes Sud

Paru le | Broché 420 pages

Tout public

27.60 Indisponible

édition Michel Ciment, Louis Seguin | préface Frédéric Vitoux


Quatrième de couverture

"A cette époque-là, je n'ai pas vingt ans, nous sommes en 1946. (...) Notre histoire, déjà, se précipite, adopte le rythme américain. Quelques dates : le 29 avril 1945, je tombe irrémédiablement amoureux de la jolie institutrice de Par la porte d'or (Hold Back the Dawn), de Mitchell Leisen : Olivia de Havilland. Mon «amitié d'enfance», Gary Cooper, assure à ses côtés une place tout aussi privilégiée. Peu après, découverte, avec crainte et tremblement, je veux dire une admiration abasourdie, de deux œuvres sœurs : La Moisson rouge, de Dashiell Hammett, dans une traduction d'avant-guerre (la «Série Noire» n'existe pas encore), et Scarface, d'Howard Hawks, en version non moins doublée. Un roman de 1929, un film de 1930, cela ne fait pas très frais en 1945-1946, mais pour un adolescent qui débarque en même temps dans le cinéma et en Amérique, rien n'est plus neuf et plus frappant. Et je ne pense d'ailleurs pas que les adultes, endormis par quatre ans de navets allemands et d'œuvres de prestige françaises, aient eu une impression moins violente de débarquement. (...) Désormais, je suis possédé, autant par Hammett d'ailleurs, et le film noir, que par Bogart (Huston n'existe guère alors). A n'en pas perdre le manger, le boire et le dormir peut-être, mais certainement le libre penser. Je chasse le Bogart sur tous les écrans de la ville, mais le Hammett est très rare en librairie. Je verrai une vingtaine de films jusqu'en 1951 ; ceci n'est pas un palmarès, n'importe qui à Paris peut présenter pour ces années un bien meilleur tableau de chasse, mais sur mon fief il n'était pas améliorable. Autour de Bogart, j'aligne des titres de thrillers, à voir, à tourner, à traduire ; ce sont mes listes «noires»."

(Humphrey Bogart, de solitude et de nuit, extrait)