Collection(s) : Polar
Paru le 25/02/2004 | Broché 253 pages
Vos amis vous attendent
l'Opj d'Empédocle
« Ah ! Y a pas à dire ! Les Autrichiens, c'est les seuls Allemands qui comprennent les Alsaciens ! Nous, on va en Autriche chaque été. »
Dans ce polar à bascule où la ville est l'un des protagonistes, vous pourrez croiser Bach, Spinoza ou Empédocle mais surtout Walfried Manzer, officier de police judiciaire naturalisé, un utopiste au tempérament désabusé.
Il y a peu, il se réveille avec une affaire de mœurs sordide sur le dos dont l'épicentre, situé à Strasbourg, propage son onde de choc sur toute la planète.
Avec l'aide d'amis, comme le (la) truculent(e) Dédé(e), un(e) prostitué(e) reconverti(e) en agent spécial après avoir longtemps fouetté du notable, l'enquêteur se frotte à des adversaires inattendus tels que le F.B.I. et Le Soleil radiant, une secte infanticide.
Entre deux planques, Manzer fantasme sur Miléna et son violoncelle, sans se douter qu'il met le doigt dans une histoire dont les rouages agencent l'ordre politico-économique mondial. Entre deux planques, Manzer, pas avare de réflexions philosophiques, comprend que le scandale est à la presse ce que le bas clergé fut à Akhenaton : une vérole.
Il y a dans cette ville, n'importe quelle ville, une énigme terrible : comment prétendre qu'on communique avec la même bouche qui témoigne de nos ventres ? Les vrais enquêteurs sont superbes, peut-être parce qu'ayant croisé le Monstre - les monstres ogresques qui vous parlent pour vous bouffer - ils s'en savent rescapés.
En voilà un qui a entendu parler de l'Ogre, comme nous tous, ici et ailleurs, lorsqu'il était enfant. C'est cette « peur passion » de l'Ogre, chez les mêmes, qui laisse ensuite l'Angoisse aux adultes.
Or paradoxe des paradoxes, l'angoisse est la seule chose par quoi on puisse communiquer (Jacques Lacan, Séminaire sur l'angoisse).
Alors si vous croisez ce survivant qui vous parle, par allégories, par énigmes, faites attention : il en sait peut-être un rayon sur ce qui nous guette, nous les habitants du bus, nous que les gares vomissent et que les autoroutes transforment en fleuve de métal indistinct.
B. P.
Baudouin Pfersdorff, né en 1956 à Nancy, est transporté derechef en Caravelle à Casablanca où il vit ses six premières années. Dès son retour à Strasbourg, il passe son temps à éviter d'être déplacé d'un monde à l'autre, cherchant, coûte que coûte, un rêve pour croire en la providence.
La lecture de l'encyclopédie Histoire des Religions du regretté Mircéa Eliade l'a précipité dans le gouffre de l'écriture sans lui éviter de devenir médecin de quartier, sacerdoce qu'il exerce depuis quinze ans à la racine d'une tour des années soixante-dix qui lui offre une vue imprenable sur les émigrés du monde entier et sur le campus universitaire. Après avoir écrit des nouvelles plutôt lyriques, la nécessité de la philosophie et de la psychanalyse, qu'il constate au quotidien du travail, l'engage avec délectation dans l'écriture de l'enquête policière déjantée, ce qui n'enlève rien aux joies de sa vie familiale.
