Koufra et les oasis de Djalo

Quatrième de couverture

L'exploration du désert libyque en 1873 n'a fait que renforcer la notoriété de Rohlfs; c'est pourquoi, en compagnie de vingt-et-un autres géographes et voyageurs, dont Nachtigal et Schweinfurth, on lui demande de participer à la fondation d'une association internationale pour l'exploration de l'Afrique. Il va ainsi être amené à préparer un nouveau voyage qui doit le mener de Tripoli à Sokna, puis à Koufra, cette oasis mythique qu'il n'a pu atteindre en 1874, puis au Ouadaï, où il avait espéré aller en 1864. Vont participer au départ de l'expédition: le docteur Anton Stecker, un jeune naturaliste autrichien; deux domestiques allemands; et un certain Leopold von Csillagh, chasseur et sportif, autrichien lui aussi, qui participe à ses frais à l'expédition.

Après deux voyages qui se sont déroulés sans heurts notables avec les populations, Rohlfs va retrouver l'intolérance et la haine des autochtones - il va traverser des villages qu'il a connus dix ans auparavant, et dont les habitants étaient alors très accueillants -, qui lui inspireront des lignes très dures. Il attribue ce revirement aux senoussistes, qui n'existaient pas alors.

Il sera bien le premier Européen à entrer dans Koufra, mais il n'ira pas plus loin. Le fanatisme, joint à un malheureux concours de circonstances, le contraindra, après avoir, une fois de plus, échappé de très peu à la mort, à retourner sur ses pas. Cependant, ce voyage, bien qu'inachevé, reste important dans l'histoire de l'exploration du Sahara.

Ce sera le dernier voyage saharien de Rohlfs. Après dix-huit années d'exploration derrière lui, et étant donné son âge (il a 48 ans) et l'époque à laquelle il vit, on ne peut s'étonner qu'il s'arrête là. Pourtant, il demeure toujours aussi dynamique: l'année suivante, il va de nouveau en Abyssinie, en compagnie du docteur Stecker; il en revient en 1881. Fin 1884, il part pour Zanzibar, où l'empereur l'a nommé consul général; mais il est rappelé dès le mois de juillet suivant. Affecté par cet échec, il ne quittera plus l'Allemagne, et au fil des années, le silence se fait autour de lui.

Biographie

Jacques Debetz a été médecin dans un régiment de tirailleurs algériens dans le massif des Aurès-Nemencha. Il a ainsi découvert le Sahara, qu'il n'a cessé de sillonner depuis cette époque, repassant en particulier sur les traces de Gerhard Rohlfs. Il est président du Centre d'Études sur l'Histoire du Sahara (C.E.H.S.), dont il est l'un des fondateurs.

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