Collection(s) : Esthétique et sciences des arts
Paru le 09/11/2010 | Broché 277 pages
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La critique a chez Benjamin une double dimension : celle de la reconstruction méthodique de l'objet signifiant et celle de l'instauration d'un écart qui, préparé déjà par la distance historique, fait éclater son unité de sens. Ce geste, qui se fonde sur la philosophie du langage du jeune Benjamin, renvoie également à la théorie de l'histoire de sa maturité. Mais c'est dans la réflexion sur le concept de critique d'art qu'il élabore le paradigme intellectuel qui, au sein même de l'oeuvre, prend appui sur la conception romantique d'une critique immanente à l'objet qu'elle achève.
Loin des célébrations empathiques et des réactualisations superficielles qui ont souvent caractérisé la première réception française de Benjamin, l'objectif commun des textes ici rassemblés, est de réfléchir aux fondements théoriques du geste critique chez l'auteur, en revenant sur les sources littéraires et philosophiques de sa pensée.
Heinz Wismann, directeur d'études à l'EHESS, a consacré de nombreuses études à la philosophie antique, à l'histoire des traditions savantes, ainsi qu'à l'émergence des philosophies de la culture dans le sillage du criticisme kantien. Il a contribué à faire connaître l'oeuvre de Benjamin en France avec l'organisation, en 1983, du colloque international «Walter Benjamin et Paris».
Patricia Lavelle, docteur en philosophie et sciences sociales à l'EHESS, où elle enseigne actuellement, est responsable de l'organisation du programme de formation «Figures de l'herméneutique». Partant de l'étude des sources kantiennes de la pensée de Benjamin, ses recherches portent sur le statut symbolique de la rationalité réflexive.