William Dieterle : un humaniste au pays du cinéma

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 268 pages
Poids : 930 g
Dimensions : 21cm X 27cm
Date de parution :
EAN : 9782271060013

William Dieterle

un humaniste au pays du cinéma

de

chez CNRS Editions

Paru le | Broché 268 pages

Professionnels

38.00 Indisponible

Quatrième de couverture

«Chacun de ses films est un acte de courage», affirmait Bertolt Brecht en parlant de son compatriote William Dieterle (1893-1972). En une douzaine d'années, ce cinéaste mal aimé des historiens - certainement le plus sous-estimé des réalisateurs germanophones établis aux Etats-Unis - réussit en effet le tour de force de passionner les foules pour une thématique humaniste qui contredisait toutes les normes en usage de l'industrie hollywoodienne. «L'idée d'un film est toujours plus importante que son anecdote», aimait-il à proclamer. Acteur extrêmement populaire, Dieterle quitta volontairement son Allemagne natale, où il n'était pas menacé, pour devenir à Hollywood le porte-drapeau de l'antifascisme. En 1937, il signa l'unique film de fiction américain en faveur de l'Espagne républicaine, Blockade. Entouré d'émigrants comme Max Reinhardt, Franz Werfel, Thomas Mann, Brecht et tant d'autres qu'il soutint aussi financièrement, il devint dans les milieux du cinéma le principal représentant de la vieille Allemagne face à la barbarie nazie : derrière leur façade historique, des films encensés d'Oscars comme The Life of Emile Zola ou Juarez étaient de vibrants appels à la conscience du monde. Après la guerre, victime du maccarthysme, Dieterle devait payer ces audaces de sa carrière. Mais ce serait faire injustice à son talent que de limiter ses mérites au cinéma politique. The Hunchback of Notre-Dame (avec Charles Laughton en Quasimodo) ou ce «Faust» américain qu'est The Devil and Daniel Webster harmonisent deux tendances fondamentales de son œuvre : son engagement progressiste et démocrate et sa veine à la fois fantastique et romanesque. On n'oubliera pas non plus les embrasements romantiques de Love Letters ou les rêveries surréalistes de Portrait of Jennie que Luis Buñuel comptait parmi les dix plus beaux films du monde.

Biographie

Hervé Dumont, directeur de la Cinémathèque suisse depuis 1996, est notamment l'auteur de Robert Siodmak, le maître du film noir (L'Age d'Homme, 1981) et de Frank Borzage - Sarastro à Hollywood (Cinémathèque Française et Mazzotta, 1993).