Conte musical "Une semaine du petit elfe Ferme-l’Œil"

mercredi
01
février
17h00

Rencontres musicales et performances

Lieu : à la librairie 203 bis avenue Daumesnil 75012 Paris Métro Daumesnil L6 et L8 Bus 29 46 64

Conte musical "Une semaine du petit elfe Ferme-l’Œil"
d'après le conte de Hans Christian Andersen
et la musique de Florent Schmitt
avec
Mélanie Vaugeois, comédienne
Elise Kermanac'h & Laurent Wagschal, piano à quatre mains

Ce conte musical d'une durée de 45 minutes environ est destiné aux classes de primaire. Il est inspiré par un conte d'Andersen et accompagné par la musique composée pour piano à quatre mains par Florent Schmitt en 1912.


Comme dans tous les Contes d’Andersen, les thèmes abordés ici sont si profondément humains qu’ils nous concernent tous. Ils disent le malheur d’être un inadapté, comme nous le sommes tous indistinctement ; ils déplorent l’incapacité de jouir pleinement du moment de bonheur qui nous est offert et peut-être ne reviendra plus ; ils maudissent en secret cette prédestination au malheur, à la mort, qui est en nous. Ils savent opposer tragiquement nos rêves inassouvis à la cruelle réalité.
Dans le Petit elfe Ferme l'œil, Andersen montre une fois de plus comment il a su conserver la fraîcheur de son regard d’enfant, prompt à imaginer, à s’émerveiller, à transfigurer les apparences, toujours rempli d’étonnement admiratif devant les splendeurs que lui offre la vie, à lui qui sait la regarder sans œillères. Ce qui le rend immédiatement si sympathique, c’est cet amour de la créature humaine, cette émotion devant la nature vivante, devant tout ce qui existe en vérité. Voilà pourquoi la frontière entre animé et inanimé est toujours très vague, les choses et les animaux sont personnifiés avec une spontanéité, un naturel surprenants. Toute la création parle sans effort le danois d’Andersen; esprit et nature ici constituent un tout.
« Le petit elfe Ferme l'œil » n'a rien à défendre d'autre que l’amour et le respect de la vie, de toute vie, et non dans le ton moralisateur : les bons sont souvent récompensés, mais c’est en vertu d’une morale naturelle, non d’un système philosophique ou religieux. Le danger de cette vision du monde, on le sent, serait la mièvrerie, si Andersen ne savait, en temps voulu, manier la satire, et surtout s’il ne disposait d’un humour merveilleusement tendre qui transfigure à point nommé la bassesse.


Florent Schmitt (1870-1958) est un des compositeurs français les plus importants de la première moitié du 20ème siècle, au même titre que Debussy, Ravel et Roussel. Il a développé une esthétique opulente, appuyée sur un savant contrepoint et l’emploi d’effets de percussion primitive l'apparente avant la lettre aux recherches de la musique russe moderne
Personnalité assez rude, indépendante, ennemie des dogmes et des systèmes, avec une fécondité rare due à sa longue vie, il a composé dans tous les domaines excepté l'opéra. Sa musique vigoureuse, caractérisée par un dynamisme rythmique et une ligne mélodique sensuelle, possède un langage harmonique riche et suave d'inspiration aussi bien classique que romantique.
En 1912 Florent Schmitt écrit une suite pour piano à quatre mains inspirée du Petit elfe Ferme l'œil. Composée de sept pièces correspondant aux sept jours de la semaine, cette évocation du monde de l'enfance, qui fut également chère à une pléiade de compositeurs, est toute en clarté, humour et délicatesse; son intérêt musical est comparable à celui de Ma Mère l'Oye de Ravel. On notera les appels à la manière de Debussy dans La Cigogne lasse, mais l’écriture s’éloigne de celle du maître par un style dansé plutôt que féérique qui fonde les pièces sur des rythmes réguliers, soignant dans une sarabande languissante La Cigogne lasse avant de la poursuivre dans un galop de cheval, participant au Mariage de la poupée Berthe dans un tintement d’harmonies délicates qui font du mariage une doucereuse rêverie plutôt qu’une fête, entrant dans La Ronde des lettres boiteuses plus mutine que moqueuse, avant une Promenade à travers le tableau au ton de berceuse évanescente. Le périple se termine sur les chinoiseries du Parapluie chinois, avec des motifs tournants se mêlant à des gammes pentatoniques.
En 1924, Florent Schmitt adapte le Petit elfe Ferme l'œil en ballet pour des représentations à l'Opéra Comique de Paris.

Elise Kermanac’h, piano

Elise Kermanac’h débute ses études musicales au CEMA de St-Pol de Léon puis intègre le Conservatoire National de Région de Rennes, où elle obtient en 2001 un DEM de piano avant d'être admise en Cycle de Perfectionnement.
Elle se produit régulièrement sur scène avec des chanteurs (Maison de la Musique à Nanterre, Festival « Opéra de poche » à Carnac, Festival «Not’en Bulles» à Auray, Festival «Le temps des cerises» à Brest...) et fait partie depuis 2000 de l’ensemble Chrysalide, ensemble à géométrie variable consacré au répertoire contemporain.
Passionnée également par la danse, elle crée deux spectacles à Rennes avec Sylvain Richard : «L’appel de la forêt» en 2000 et «Point de départ» l’année suivante.
En 2005, elle crée avec la soprano Claire Maupetit «La cabane des animaux», conte musical destiné au jeune public et proposant une initiation à l'art lyrique. Ce spectacle, distingué par Télérama, a été joué notamment à Paris au Théâtre du Tambour Royal, dans différents festivals (la Fête du Livre Jeunesse de Villeurbanne, le Festival Mito à Turin et Milan), et a été donné en tournée dans toute la France avec les Jeunesses Musicales de France.
Depuis 2006, Elise Kermanac'h est assistante spécialisée d'enseignement artistique au Conservatoire à Rayonnement Départemental de Montreuil-sous-Bois.

Laurent Wagschal, piano

Après des études musicales commencées dans sa ville natale d'Annecy, Laurent Wagschal est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient deux Premier Prix et débute une carrière remarquée de concertiste.Il a remporté plusieurs prix internationaux et s'est déjà produit en soliste avec notamment l'Orchestre des Concerts Lamoureux, l'Orchestre Pasdeloup, l'Orchestre de la Cité Universitaire de Paris, l'Orchestre d'Auvergne, le Brussels Philharmonic Orchestra et l'Orchestre Classica de Moscou.
Laurent Wagschal joue régulièrement dans des salles prestigieuses (Théâtre du Châtelet, Théâtre des Champs Elysées, Musée d'Orsay, Radio France, Grand Théâtre de Bordeaux, Auditorium National de Musique de Madrid, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Carnegie Hall à New York, Tokyo Opera City…) et dans de nombreux festivals (Festival Chopin à Bagatelle, Midem de Cannes, Festival du Périgord Noir, Festival Présences, Automne en Normandie…).
Il a également participé aux concerts de musique de chambre de l'Orchestre de Paris, de l'Orchestre National de France, du Philharmonique de Radio-France et de l'Orchestre Philharmonique de Sendai. Sa discographie fait une large place à la musique française (Saint-Saëns, Fauré, Debussy) et a été saluée par la presse (le Monde, Télérama, Diapason, Classica).


Mélanie Vaugeois, comédienne

Originaire de St-Pol de Léon, Mélanie Vaugeois a acquis sa formation d’art dramatique à l'École Florent avec Michel Fau puis a suivi des stages : avec les réalisateurs Frédéric Fonteyne et Jean-Marc Moutout ; à Moscou dans le cadre de l’Ecole Gitis ; avec les metteurs en scène Jean-René Lemoine, Guy-Pierre Couleau, Jean-Michel Rabeux. Elle a également suivi une formation de chant lyrique avec Anne Dubost.
Au théâtre, elle joue avec la Compagnie l'Amour au Travail des pièces de Jacques Jouet : L'amour au travail (Théâtre du Rond Point à Paris), La Chatte Bottée mis en scène par Catherine Dasté (Cité de la Musique à Paris, Espace des Arts à Chalon sur Saône, Festival Marmailles à Rennes, Festival Théâtre à tout âge dans le Finistère), Annette entre deux pays (l’Archipel à Fouesnant), Arlequin poli par l’amour de Marivaux.
Depuis 2005 elle travaille fréquemment avec la Compagnie Auriculaire sur des créations de spectacles jeune public. Elle a aussi joué dans Sans Voix d’Estelle Lépine mis en scène par Nathalie Conio (le Phénix à Valenciennes), Un tramway nommé Désir de Williams, Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, Le Mariage de Gogol, Le Concile d'amour de Panizza, Léonce et Léna de Büchner… Elle a aussi été assistante à la mise en scène pour Philippe Uchan, Jean-Luc Revol, Valérie Nègre.
Enfin, elle a tourné dans Comme à Ostende, long métrage de Delphine Lehericey, Sexualités et désirs de français, téléfilm de Niels Tavernier et dans de nombreux courts-métrages.