Rencontre avec Céline Minard et scomparo

dimanche
02
octobre
18h30

Rencontres et Débats

Lieu : à la librairie

Le Merle Moqueur au 104, Céline Minard et scomparo vous invitent à une lecture de So long, Luise (ed. Denoël) et une mini conférence performée autour de Les Ales (ed. Combourakis).

Les oeuvres de scomparo sont exposées à la librairie jusqu'au 9 octobre.
L'auteure et l'artiste proposent de découvrir leur univers livresque en mettant en avant une sélection de titres.

 

 

" L'envie de tapisser l'étang d'une bonne couche de littérature ancienne ne m'a pas pris d'un coup comme une rage parce que tu exigeais que je fasse de la place sur les étagères. Depuis des années je lance ici et là une pile de romans que je ne relirai pas. Près du button ou crèchent les petites poules noires aux pattes vertes, il doit y avoir toute une collection de Mondadori en liquéfaction. Etait -ce bien nécessaire de conserver les quatre traductions de Shakespeare en français dans ces formats de poche qui se débinent à la troisième lecture? Je les ai collés, avec un peu de cérémonie, au grand large, dans un affaissement dont je ne parvenais pas à sonder le fond. Parfois je redoute de voir surgir des murènes de cet endroit douteux. Des murènes des mers chaudes qui auraient traversé le noyau terrestre à la recherche d'un rafraîchissement."

So long, Luise (ed. Denoël)

 

 

" Les cheveux des lavandières qui frappent leurs avortons la nuit sous les arbres têtiaux et les tordent comme des draps produisent le même son, clair et claquant, que les prières imprimées exposées aux quatre vents aux abords des cols d'Himalaya. Le chant des décapités qui s'avancent la tête sous le bras nous parvient comme celui des baleines enfouies dans les grandes profondeurs. Il a la même puissance ventrale, ventripotente, coupé de sa source, amplifié par la distance. Les cris des roués dans leur dernier quart d'heure, le râle des noyés serti dans ses bulles possèdent un éclat radouci, une qualité physique d'intimité que les meilleurs clarinettistes n'abordent pas."

Les Ales (ed. Cambourakis)