Pierre Macherey

jeudi
03
novembre
20h00

Rencontres et Débats

Lieu : l'Atelier 2 bis rue du joudain 75020

"De l'utopie, oui, mais plus de n'importe quelle sorte. Ce qu'il nous faut, c'est de l'utopie assortie de sa conscience critique qui la prémunisse, au moins pour une part, contre ses fâcheux égarements. C'est à l'élaboration de cette conscience critique qu'on voudrait contribuer ici, en dégageant d'une lecture de certains pans de l'immense littérature utopique certaines leçons pouvant tenir lieu de mise en garde contre les dérives possibles de l'utopie, tout en préservant la charge de défi dont elle est porteuse." (Pierre Macherey, De l'utopie !,DE L'INCIDENCE ÉDITEUR, p.12)

Pourquoi s’intéresser aujourd’hui aux discours des utopistes ? Peut-être parce que, ce dont nous manquons le plus, c’est précisément d’utopie, sans même avoir conscience de ce manque. Plus fondamentalement, l’utopie ne correspond-elle pas au sentiment diffus que quelque chose ne va pas dans la société, à quoi il faudrait de toute urgence remédier, ce qui fait d’elle l’expression d’un manque ?
En relisant More, Bacon et Campanella, représentants exemplaires de ce qu’on peut appeler l’utopie classique, et Fourier, qui a développé un nouveau type d’utopie sociale propre à la modernité, on se donne quelques chances de s’orienter dans le dédale de la pensée utopique, une pensée qui demeure pour nous, y compris dans ses formes les plus anciennes, d’une brûlante actualité.