Rencontre avec Arthur Dreyfus pour LA TROISIEME MAIN (P.O.L)

mercredi
06
septembre
19h30
Cycle Rentrée littéraire

Rencontres et Débats

Lieu : 2 BIS RUE JOURDAIN 75020 PARIS

« Cette troisième main, qui va mener mon personnage vers le pire comme le meilleur, sauver sa vie puis l’anéantir, incarne cette bête tapie en chacun, dont nous avons besoin pour vivre et pour créer, et qui demeure notre seul véritable et inévitable ennemi. Elle est invisible. J’ai voulu lui donner un corps. »

Ce roman est le récit d’une particularité capable de bouleverser une vie. Le roman d’un garçon différent, atteint d’une monstruosité effrayante. Un adolescent pendant la guerre de 14, à Besançon. Nous lisons son journal. Pris sous un bombardement, il est recueilli et soigné par un médecin fou qui entend expérimenter sur des blessés une technique révolutionnaire de greffe de membres. C’est ainsi que le jeune homme se réveille sur un lit de fortune avec un bras et une troisième main qui appartenaient à Hans, un soldat allemand. Une troisième main, perverse et toxique, greffée à son abdomen. Il réussit à s’enfuir des griffes de ce nouveau « docteur Frankenstein » et erre sur les routes entre la France et l’Allemagne, tout en dissimulant sa monstruosité. Mais sa troisième main est comme un autre lui-même qui le tourmente. C’est parfois un atout quand notre héros se fait embaucher dans une usine de boulons. Par sa dextérité monstrueuse il devient un ouvrier hors pair et connaît une promotion fulgurante jusqu’à épouser la fille du patron. Mais la nuit de noces est un désastre quand la jeune femme découvre la greffe effrayante. À Paris, il découvre sa vocation dans un livre de magie et se fait embaucher dans un cabaret où il excelle dans les tours de prestidigitation. Il expérimente aussi avec sa main surnuméraire le plaisir sexuel, le libertinage auquel l’initie la belle propriétaire des lieux. Jusqu’à s’éprendre follement d’une jeune institutrice qui l’accepte avec Hans, sa troisième main. Hélas, cette passion réparatrice est rapidement entravée par les turpitudes de sa troisième main. Épuisé par cette lutte incessante contre cet autre lui-même, le narrateur finira par se résoudre au pire.

Arthur Dreyfus a écrit sous la forme d’un journal romanesque un conte mélodramatique et gothique sur la pulsion et la différence, dans l’esprit des nouvelles de Poe ou du Portrait de Dorian Gray, ou encore d’Elephant man de David Lynch au cinéma.