La journée de la femme autour du premier roman de Claire Moyrand

jeudi
08
mars
20h00

Lectures

Lieu : Le Genre urbain 60, rue de Belleville 75020 Paris M° Belleville ou Pyrénées

Pour la journée de la femme, le Genre urbain met deux femmes à l’honneur : la jeune Claire Moyrand, pour son premier roman Rien de mon visage, collection « Laureli », ed. Leo Scheer et l’héroïne dudit roman Suzanne Moisson, femme libre et attachante qui a traversé le XXe siècle avec extravagance et élégance.

Dans une maison de maître isolée du côté du plateau de Valensole, en Haute-Provence, Suzanne Moisson passe une vie discrètement non conventionnelle. Une vie romanesque.

Elle est née en 1899 et morte en 1991. Ni châtelaine ni paysanne, résolument libre et insaisissable, elle a connu deux guerres et deux maris : un pianiste suisse et un agriculteur – elle était veuve du premier ; a divorcé du second. Elle n’a pas eu d’enfants. Son père, chef de la Maison Dorée, grand restaurant parisien cité dans les romans de Proust et de Zola, lui avait légué des terres arides et des rêves de luxe. Elle a passé la majeure partie de sa vie dans sa propriété, à cultiver de la lavande et fabriquer du miel avec ses deux ouvriers agricoles ; ils avaient formé une étrange famille. On disait d’elle : « elle est spéciale », « extravagante, cocasse, inoubliable », « tellement chic », « un phénomène »… Pourtant, rien n’a subsisté d’elle après sa mort : pas d’héritiers, pas de papiers personnels. Pas de mémoire. Seulement la possibilité d’un roman. Aujourd’hui, on ne saurait plus rien de Suzanne Moisson si Claire Moyrand n’avait pas fouillé les souvenirs, fragiles, de ceux qui ont croisé cette femme et n’ont pu l’oublier.