Pierre Lemaitre et Laurent Guillemot

mercredi
20
novembre
19h30

Rencontres et Débats

Lieu : Librairie 91, rue de Fontenay Millepages

Rencontre-débat autour du thème :
14-18, et après ?
Les morts glorifiés, les survivants précarisés


Avec
Pierre Lemaitre qui publie Au revoir là-haut
un roman aux éditions Albin Michel

Puisque la France n'a que faire de ses petits soldats rescapés au sortir de la Grande Guerre, et puisque ses "héros" sont des morts ou des arrivistes tel le cruel officier Pradelle (une ordure, pas d'autre mot), Albert et Edouard, qu'une dernière bataille a réunis pour le meilleur et pour le pire, décident d'infléchir leur sort d'une manière artistique en montant un coup d'envergure nationale, une arnaque cynique à la mesure de la guerre, LA véritable escroquerie.

Au revoir là-haut démarre avec une scène de guerre impressionnante et filant à la vitesse d'un boulet de canon. Nos deux heros agenouillés dans une boue noire se bagarrant à la fois contre les Allemands mais aussi contre eux-mêmes, contre cette peur tenace à faire vomir les plus coriaces. Et ce sont les balles qui fusent, les canons qui tonnent autour d'eux comme la voix glaçante de la grande faucheuse, l'odeur du sang qui se mélange avec celle de la peur et cette gueule cassée qui semble vouloir crier le plus loin possible, crier qu'elle est morte, crier qu'elle ne peut plus crier...

Les premières pages sont d'une puissance et d'un réalisme rares en littérature, elles vous accompagnent longtemps, bien longtemps après la lecture!

et

Laurent Guillemot qui publie
Génération champ d'honneur ; les enfants d’Auriat

un essai aux éditions de Fallois

Le dimanche 2 août 1914, l'affiche de la mobilisation générale est placardée sur toutes les portes des mairies de France.
C'est le début d'une tragédie internationale, mais aussi un drame qui concerne toutes les familles du pays, car aucune n'a été épargnée.
Il s'agit ici de découvrir quel a été le destin de ceux qui n'ont jamais pu raconter leur histoire. Des hommes simples, dans le sens noble de ce mot, d'hommes dans lesquels on pourrait se reconnaître. Ils ne sont plus aujourd'hui qu'un nom parmi d'autres, dans la liste gravée sur nos monuments aux morts.
L'ambition de ce livre est de démontrer que n'importe lequel de ces monuments peut à lui seul nous expliquer cette période, dont on va prochainement commémorer le centenaire. L'histoire de France est au seuil de nos maisons, sur la place de nos marchés, à l'angle de nos champs de foire ou devant nos églises. Il s'agit ici d'Auriat, un petit village limousin, dont trente-sept de ses enfants ont payé de leur sang, la folie meurtrière de cette époque. Trente-sept soldats, qui deviennent le prétexte pour décrire quel a été le sort de millions d'autres.
Ils sont les anonymes de la grande histoire. Des hommes jeunes, pour la plupart célibataires, mais également de jeunes mariés, pères depuis peu et qui n'avaient d'autre souhait que de vivre paisiblement, se sont retrouvés après quelques jours de marche, dans la chaleur accablante et la poussière de ce mois d'août 1914, sous les obus et face à la mitraille. Rien ne les prédestinait à ce qu'ils allaient vivre.
C'était il y a cent ans.