C.L.R. James "la vie révolutionnaire d'un Platon noir" par Matthieu Renault, éditions la découverte, et "Marins, renégats & autres parias" de C.L.R. James aux éditions Ypsilon

vendredi
26
février
20h00

Rencontres et Débats

Lieu : L'Atelier 2 BIS RUE JOURDAIN 75020 PARIS

Matthieu Renault est maître de conférences en philosophie à l'université Paris-8 Vincennes-Saint-Denis. Il est l'auteur de Frantz Fanon. De l'anticolonialisme à la critique postcoloniale (Amsterdam, 2011) et de L'Amérique de John Locke. L'expansion coloniale de la philosophie européenne (Amsterdam, 2014).

il sera accompagné de Guillaume Sibertin-Blanc, maître de conférences en philosophie à Toulouse, rédacteur en chef de Actuel Marx.

 

 

Matthieu Renault
éditions la Découverte

Qui, en France, connaît C. L. R. James ? Né en 1901 à Trinidad, alors colonie de la Couronne britannique, et mort à Londres en 1989, celui que le Times dénomma à la fin de sa vie le «Platon noir de notre génération» est pourtant une figure intellectuelle et politique majeure d'un siècle qu'il aura traversé presque de part en part.

Intellectuel diasporique par excellence, militant panafricain de la première heure, James a pris part aux grands mouvements de décolonisation de son temps en Afrique et dans la Caraïbe et fut un acteur de premier plan des luttes noires aux États-Unis. Fervent partisan de Trotski avant de rompre avec l'héritage de ce dernier pour défendre la thèse de l'auto-émancipation des masses ouvrières-populaires, James eut un destin étroitement imbriqué dans celui du marxisme au XXe siècle. Pour ce «marxiste noir», révolution socialiste et luttes anticoloniales-antiracistes étaient intimement enchevêtrées : elles s'inscrivaient dans l'horizon d'une «révolution mondiale» dont la source et le centre ne pouvaient plus être la seule Europe. C'est à celle-ci que James s'est voué corps et âme pendant plus de cinq décennies, débattant et collaborant avec ses contemporains aux quatre coins du monde.

Dans une conjoncture où la gauche radicale éprouve de grandes difficultés à renouveler ses stratégies face aux revendications des minorités non blanches et où la critique de l'eurocentrisme bat de l'aile, méditer la vie et l'oeuvre de James pourrait se révéler essentiel dans la tâche de construction d'une pensée de l'émancipation qui soit, enfin, à la mesure du monde.

 

 

Marins, renégats & autres parias : l'histoire d'Herman Melville et le monde dans lequel nous vivons : 1953
C.L.R. James
traduit de l'anglais par Pascal Neveu
postface Matthieu Renault
Yspilon éditeur
Cette lecture politique de Moby Dick interprète le capitaine Achab comme une figure autocratique, symbole de la folie dominatrice et destructrice des dictateurs du XXe siècle. Le personnage d'Ismaël, intellectuel incapable de contrer le despote du Pequod, représente l'impuissance et l'illusion des démocraties tandis que l'équipage interlope du navire incarne la liberté.