Serie : Critique. Vol 845
Paru le 05/10/2017 | Broché p. 772-863 pages
Public motivé
Michel Butor (1926-2016)
Il y a un peu plus d'un an mourait Michel Butor. De son oeuvre, il est trop tôt pour dire en quoi la postérité la changera. Telle n'est pas l'ambition des textes ici réunis : textes avant tout émus, petites pierres posées sur un kairn. On se souvient du voeu de Roland Barthes : « Si j'étais écrivain, et mort, comme j'aimerais que ma vie se réduisît, par les soins d'un biographe amical et désinvolte, à quelques détails, à quelques goûts, à quelques inflexions. »
Ce voeu, Michel Deguy en perpétue l'esprit dans son portrait de l'artiste « en salopette ». Jean-Pierre Barou lui donne l'accent d'une complicité passionnée avec l'art - l'art « indigène » en particulier. Lui fait aussi écho Claude-Henri Bartoli, témoin et acteur du compagnonnage de Michel Butor avec les artistes. Poésie est le nom qui unit ces « biographèmes » et qui oriente aussi l'hommage rendu par Nathalie Piégay à celui qui, auréolé de ses succès de romancier, ne cessa d'oeuvrer à sa propre modification.
Deux poèmes de Michel Butor, l'un de 1948, l'autre de 2016, témoignent de ce « beau souci » de poésie - qui fut toujours aussi son « plus secret conseil ».