Paru le 14/10/2010 | Broché 575 pages
Tout public
Parce qu'il a peint La Liberté guidant le peuple en 1830, on pense qu'Eugène Delacroix est un révolutionnaire. Parce qu'il a scandalisé avec La Mort de Sardanapale, on en fait un artiste maudit. Les apparences sont trompeuses.
Parisien exotique et sauvage raffiné, homme d'ordre et rêveur violent, involontaire chef de file des romantiques, Delacroix est inclassable et inaliénable. Mal connu, parfois mal aimé, ses paradoxes contribuent à la froide réception qu'on lui réserve encore. En 1923, Élie Faure disait qu'on prononçait son nom avec déférence, mais sans chaleur. C'est toujours vrai.
C'est pourquoi Marie-Christine Natta s'attache à suivre les méandres d'une nature complexe pour nous raconter l'homme trop souvent caché derrière l'oeuvre. S'il est généralement mal compris, c'est qu'en offrant sa vie à la peinture il se forge un masque de dandy pour se préserver des attaques féroces des critiques et des envahissements du coeur. Reste que la vie de Delacroix est à redécouvrir. D'une inépuisable fécondité, elle fait resplendir, selon Baudelaire, les «beaux jours de l'esprit».
Spécialiste du XIXe siècle, Marie-Christine Natta a établi plusieurs éditions critiques de textes de Barbey d'Aurevilly, Balzac, Dumas et Baudelaire. Elle est également l'auteur de La Grandeur sans convictions. Essai sur le dandysme (1991), La Mode (1996) et Le Temps des mousquetaires (2005).