Paru le 15/09/2023 | Broché 90 pages
préface de George D. Painter
Le côté de Chelsea
« Je ne saurais trop recommander la vertu purgative, exorcisante, du pastiche », écrivait Marcel Proust dont on connaît le génie dans ce domaine. La gloire posthume venue, son oeuvre n'échappa pas aux parodies et aux caricatures, souvent maladroites. Il y eut pourtant un écrivain de talent pour oser lui rendre le plus beau des hommages sous la forme qu'il avait si bien illustrée en imaginant un épisode inédit d'À la Recherche du temps perdu de l'autre côté de la Manche. Délicieux et teinté d'une légère ironie, ce brillant exercice de style constitue une évocation courtoise et affectueuse du vaste génie de Proust, à coups de phrases sinueuses mais limpides, et nous promène de Londres à la campagne du Surrey sur les traces imaginaires d'un voyage que l'auteur de Pastiches et mélanges n'eut pas le temps d'accomplir.
André Maurois (1885-1967), de son vrai nom Émile Salomon Wilhelm Herzog, est né au sein d'une riche famille d'industriels juifs alsaciens. Au lycée de Rouen, il a pour professeur le philosophe Alain, à qui il sera redevable de son orientation esthétique et de son choix pour la littérature.
Interprète militaire et officier de liaison pendant la Première Guerre mondiale, il écrit en 1918 Les Silences du colonel Bramble, qui connaît un vif succès, suivi par les Discours du docteur O'Grady. Si ses romans l'imposent, et notamment Climats en 1928, ce sont ses biographies et ses livres historiques qui lui vaudront une renommée internationale : Shelley, Hugo, George Sand, Balzac ou Disraeli.
Quelques ouvrages de science-fiction, comme Le Chapitre suivant ou Le Peseur d'âmes, valent aussi largement le détour.
Il a consacré deux ouvrages à Marcel Proust : une biographie littéraire À la recherche de Marcel Proust en 1949, et Le monde de Marcel Proust en 1960, tous deux parus chez Hachette.
Sa première incursion dans l'univers proustien, Le Côté de Chelsea, est parue en 1932, chez Gallimard, dix ans après la mort de l'auteur de la Recherche. Il reparaîtra au Mercure de France en 1967, avec une préface de George D. Painter.
