Collection(s) : L'autre langue
Paru le 01/10/2015 | Broché 121 pages
préface Bruno Doucey
«j'avais un enfant je l'ai caché dans mon ventre il a partagé mon corps je l'ai nourri de mon sang je lui ai fait partager mes rêves j'ai chanté pour lui, il souriait je l'ai porté, il cessait de pleurer
ils l'ont arraché à mes bras j'ai cessé de chanter»
Le choix de l'éditeur
«Neuf mois pour qu'un coeur palpite...» Le recueil de Maram al-Masri débute par l'évocation d'une vie à naître. La naissance, les premiers mots, les premiers pas. D'un poème à l'autre, l'auteure esquisse une histoire sentimentale de la maternité. Mais soudain, le texte bascule : l'enfant lui est enlevé, le bonheur d'aimer cède la place à une déchirure, son corps de mère entre dans la guerre. Avec une simplicité désarmante, Maram raconte un épisode douloureux de sa propre histoire, faisant de l'enlèvement de son fils l'acte fondateur de sa vie de poète. Un second texte, intitulé «Le semainier», témoigne de sa lutte pour conquérir le droit d'écrire et de se donner à elle-même une nouvelle chance. Un livre écrit avec le sel des larmes et le ventre noué des grandes émotions. Un livre que je publie pour qu'à travers lui toutes les mères empêchées puissent se faire entendre.
Née à Lattaquié, en Syrie, Maram al-Masri entreprend des études à Damas, avant de s'exiler à Paris, où elle connaît une situation difficile. En 2003, Cerise rouge sur un carrelage blanc la révèle au public francophone. Sa poésie, saluée par la critique des pays arabes et traduite dans de nombreuses langues, fait d'elle une des grandes voix du Moyen-Orient. Ses derniers recueils - Par la fontaine de ma bouche, La robe froissée et Elle va nue la liberté - tous publiés en édition bilingue, sont parus aux Éditions Bruno Doucey.