Collection(s) : Les cahiers dessinés
Paru le 02/10/2008 | Broché 157 pages
Tout public
Tout le monde connaît les poèmes et les calligrammes de Guillaume Apollinaire. Mais sait-on que cet homme, fervent partisan de l'art contemporain et de ses amis - Marie Laurencin, Giorgio De Chirico, Pablo Picasso, Francis Picabia, Marcel Duchamp, Michel Larionov, Nathalie Gontcharova, Sonia et Robert Delaunay, Jean Cocteau et d'autres - a dessiné dès son jeune âge, remplissant des pages de ses cahiers de visages humains le plus souvent tristes ou grotesques, dont on imagine qu'ils correspondent à des êtres familiers ?
Portraits, paysages, bestiaire, figures imaginaires, soldats : comme toujours, avec les dessins d'écrivains, naît une curiosité redoublée par le sentiment de décrypter l'oeuvre poétique afin de mieux la goûter. Ces dessins sont toujours exécutés sans prétention ; ils se faufilent dans les manuscrits et mettent le lecteur en situation d'explorateur. En effet, nous assistons presque miraculeusement à l'émergence de l'inspiration poétique.
Ce livre, publié à l'occasion des quatre-vingt-dix ans de sa disparition, présente pour la première fois plus de trois cents dessins et documents reproduits en couleurs de Guillaume Apollinaire. Personnage complexe, né à Rome en 1880 d'une mère russo-polonaise et d'un père inconnu, il est mort à Paris le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, après avoir été gazé et gravement blessé sur le front. Il n'apprit le français qu'à l'âge de cinq ans et devint tout à la fois poète, critique d'art, romancier, auteur de nouvelles extraordinaires, amateur de textes érotiques. Son engagement volontaire dans la Grande Guerre lui permit d'obtenir la naturalisation française.
On savait tout, ou presque, de Guillaume de Kostrowitzky, que ses amis surnommaient «Cointreau-whisky» ; on ignorait la diversité de son oeuvre graphique. Ce recueil, présenté et commenté par deux éminents spécialistes, constitue un document indispensable pour les amateurs du poète, et merveilleux pour tout lecteur curieux.
Claude Debon est professeur émérite à l'université de la Sorbonne nouvelle. Ancienne élève de l'ENS, elle a soutenu sa thèse Apollinaire de 1914 à 1918. Auteur de nombreux articles sur cet auteur, elle lui a consacré plusieurs ouvrages dont un Claude Debon commente «Calligrammes», Foliothèque, Gallimard, 2004. Elle a collaboré à plusieurs ouvrages collectifs sur le poète, parmi lesquels, avec Michel Décaudin, un catalogue de l'exposition des dessins et aquarelles d'Apollinaire, Apollinaire entre plume et pinceau (Stavelot, 2003). Elle a édité dans la collection des Lettres françaises Alcools et Calligrammes (Imprimerie nationale, 1991). Elle publie cette année Calligrammes dans tous ses états, édition critique du recueil d'Apollinaire, aux éditions Calliopées. Elle s'intéresse d'une manière plus générale à la poésie moderne. On lui doit, entre autres, le premier volume des OEuvres complètes de Raymond Queneau dans la bibliothèque de la Pléiade (1989).
Peter Read est professeur à l'université de Kent, Canterbury, Angleterre. Parmi ses publications : Apollinaire et «Les Mamelles de Tirésias» : la revanche d'Éros (Presses universitaires de Rennes, 2000), Apollinaire, The Cubist Painters (édition illustrée, traduction et commentaire, Berkeley et Los Angeles, University of California Press, 2002), Picasso and Apollinaire, Persistence of Memory, (Berkeley, Los Angeles et Londres, University of California Press, 2008). Il a également publié de nombreux articles sur l'art et la littérature du XXe siècle et a collaboré à des catalogues d'exposition pour la Tate Gallery à Londres, la National Gallery of Art à Washington D.C., le Centre Pompidou et le musée d'Art moderne de la Ville de Paris.
