Collection(s) : Opium du peuple
Paru le 13/03/2009 | Broché 296 pages
préface Raoul Vaneighem
L'Église a régné par la terreur, le quadrillage de l'espace et du temps, l'ignorance systématiquement propagée. Longtemps quelques érudits furent les seuls à mentionner le nom des audacieux qui bravèrent le totalitarisme religieux. Georges Eekhoud compta parmi les premiers à révéler au grand public quelques agitateurs qui au péril de leur vie menèrent un combat sans merci contre l'inhumanité catholique et protestante. C'est à lui que je dois la découverte de Tanchelm, des Hommes de l'Intelligence et d'Éloi Pruystinck.
L'histoire du christianisme ignore délibérément le mouvement du libre-esprit, qui du XIIe au XVIe siècle oppose au puritanisme hypocrite de l'Église et à son mépris de la nature humaine et terrestre la liberté des désirs, de la jouissance amoureuse, de l'affranchissement individuel et de la solidarité - ce que Georges Eekhoud appelle joliment un «anarchisme érotique» (Raoul Vaneigem)
Georges Eekhoud, né en Belgique au XIXe siècle, est un écrivain qui affirme très tôt son intérêt pour les questions sociales doublé d'un intérêt esthétique pour les déshérités et d'une haine pour la bourgeoisie. Il participe à la fondation de l'Art social avec Emile Verhaeren et des leaders socialistes comme Emile Vandervelde.
Il fait scandale en publiant un roman traitant ouvertement de l'homosexualité (Escal-Vigor). Il est surtout l'un des premiers auteurs à oser mélanger thématiques sociales et sexualité.
Eekhoud se passionne pour les hérésies qui rejettent l'autorité de l'Église catholique et s'en prennent avec rage, pour la radicaliser, à la tiédeur de la Réforme. Loïet et ses disciples en appellent à l'amour libre et à la défense des pauvres et des opprimés contre l'intolérable arrogance de la richesse.