Collection(s) : Feuilleton non-fiction
Paru le 14/08/2019 | Broché 398 pages
traduit de l'espagnol par Isabelle Gugnon
Quentin Schoëvaërt (ATOUT LIVRE)
Véritable chronique personnelle, celle du deuil impossible de ses parents, ce roman est aussi l'histoire d'une génération espagnole (Manuel Vilas est né en 1962) profondément désabusée par le tournant fanatiquement consumériste du pays. Livre d'une mise à nue troublante et parfois drôle, Ordesa tire son titre d'une vallée perdue des Pyrénées... clef secrète de l'enfance perdue.
« Mon coeur ressemble à un arbre noir couvert d'oiseaux jaunes qui piaillent et me perforent la chair. » Tel est l'autoportrait brut et sans tabou d'un écrivain confronté à la disparition de ses parents. Assailli par les fantômes de son passé, il retrouve espoir dans le souvenir baigné de lumière jaune de leur amour et de la beauté d'antan. À travers l'évocation d'une famille modeste, c'est alors la peinture d'une certaine Espagne qui se révèle à nous dans toute sa complexité. L'appartenance à une classe sociale, l'éducation, l'alcoolisme ou encore la paternité sont autant de sujets traités ainsi de façon personnelle et collective à la fois.
Profondément sincère, bruyamment intime, merveilleusement écrit dans une langue à la fois poétique et crue, Ordesa se lit comme la catharsis d'un deuil impossible, celui de la mort de nos parents et de la fin d'une époque, expérience pour le moins universelle.
Phénomène de librairie en Espagne, Ordesa a été désigné Meilleur livre de l'année par les grands quotidiens El País et El Mundo, imposant Manuel Vilas comme un écrivain majeur de la littérature espagnole.