Collection(s) : Anthropologie critique
Paru le 27/05/2009 | Broché 207 pages
Public motivé
préface Marc Augé
Entre 1875 et 1898, une grande migration rurale part de Vénétie, en quittant une misère profonde, à la recherche de l'eldorado au Brésil. Installés dans le Rio Grande do Sul les immigrés vénitiens entrent en contact avec la population locale, les gaúchos, et en restent immédiatement fascinés. Un siècle plus tard, leurs petits-enfants fondent un mouvement de «rachat» de l'identité vénitienne qui se consacre à la défense de leur dialecte en tant que langue, à l'organisation des fêtes à caractère identitaire, aux voyages/pèlerinages en Vénétie, jusqu'à la construction d'une liaison étroite avec le parti politique italien de la Ligue. En même temps, les mêmes personnes défendent la culture gaúcha et se sentent les héritiers des traditions de la Pampa. Pour eux, l'un ne va jamais sans l'autre. Ce livre raconte la construction de l'identité gaúcho-vénitienne, multiple et situationnelle, qui n'est qu'un reflet de la société polyculturelle brésilienne où est toujours possible de conjuguer l'un et le multiple, le même et son contraire.
Alessia de Biase, architecte-urbaniste et docteur en anthropologie, travaille depuis plusieurs années sur la relation entre territoires et identités (Chez nous, avec C. Rossi, éd. de la Villette, 2006), sur les logiques qui façonnent aujourd'hui l'habiter (L'espace anthropologique, avec Ph. Bonnin, Monum, 2007 et L'habiter dans sa poétique première, avec A. Berque et Ph. Bonnin, éd. donner lieu, 2008). Depuis 2003, elle dirige le Laboratoire Architecture/Anthropologie (ENSAPLV) et enseigne l'anthropologie de la ville contemporaine à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris Belleville, donnant une particulière attention à la fabrication des outils méthodologiques interdisciplinaires.