Collection(s) : Sur le fil
Paru le 21/05/2015 | Broché 176 pages
«Hypothèse n° 1 : on ne me tolère ce carnet que parce qu'il est jaune. Si le tissu vient à manquer pour l'étiquette, on pourra toujours y découper des étoiles et les coller sur la poitrine des Juifs que l'on amène ici.
Hypothèse n° 2 : les Allemands ont un goût très prononcé pour l'humour jaune.
1943 : Saint-Benoît-sur-Loire. Dans une chambre, un vieux poète juif attend qu'on vienne le chercher et noircit les pages d'un petit carnet, racontant avec un humour féroce la folie qui s'est emparée du monde. Bruno Doucey se glisse ainsi dans la peau de Max Jacob, jusqu'à ses dernières heures à Drancy. Ce faux journal résonne avec une justesse bouleversante et nous tient en haleine de bout en bout.
Poète, éditeur de poètes, Bruno Doucey voue régulièrement sa plume au destin des poètes qu'on assassine. Il consacre d'abord un roman au chanteur chilien Victor Jara, tué par les sbires du général Pinochet, puis à Federico Garcia Lorca, tombé sous les balles franquistes. En 2014, il redonne vie à la jeune résistante juive allemande Marianne Cohn, assassinée par les nazis. Le voici aujourd'hui qui entre dans les pensées et le quotidien de Max Jacob, en une identification plus vraie que nature.