Collection(s) : Inventeurs de formes
Paru le 02/11/2004 | Broché 108 pages
Tout public
édition Danièle Cohn | traduit de l'allemand par Sacha Zilberfarb
La pensée de Fiedler est plus qu'un moment majeur de l'esthétique néokantienne: elle élève l'art à la dignité d'une théorie de la connaissance. Son refus d'une esthétique vouée au bon goût, l'affirmation qu'un jugement artistique objectif est possible servent une conception de l'oeuvre comme révélation des conditions de la visibilité. L'art devient, avec Fiedler et pour la modernité qui s'annonce, une exploration de la perception humaine en tant que telle. Aussi Fiedler est-il aujourd'hui redécouvert et son influence sur Georg Simmel ou Ernst Cassirer, autant que sur Wölfflin ou Panofsky, réévaluée à sa juste mesure.
La profondeur, la précision et la vivacité de l'écriture fiedlerienne se révèlent pleinement dans ces pensées toujours subtiles, parfois fulgurantes, qui reprennent et prolongent la réflexion conduite dans l'ouvrage Sur l'origine de l'activité artistique, publié récemment. Le texte des Aphorismes est précédé d'une présentation par Danièle Cohn, qui enseigne l'esthétique et la théorie de l'art à l'École des Hautes Études, resituant ce penseur et introduisant le lecteur à l'une des plus grandes théories de l'art fin de siècle, dont la modernité éclaire la création contemporaine.
Né à Dresde en 1841 et mort à Munich en 1895, Konrad Fiedler est un acteur essentiel du débat qui a amené, à la fin du dix-neuvième siècle, le renouvellement de la philosophie de l'art. Juriste et philosophe de formation, admirateur de Courbet et de Manet, il fut également influencé par les relations étroites qu'il entretint avec les artistes allemands Hans von Marées et Adolf von Hildebrand.
