Paru le 10/10/2006 | Broché 297 pages
Public motivé
Au milieu du XIXe siècle, le savoir occidental se dote d'un nouvel objet scientifique: les «Berbères», nom étranger à la population ainsi désignée. Dans le paradigme évolutionniste alors dominant, la figure du «Berbère» nait de la relation triangulaire instaurée avec l'«Arabe» et l'«Européen». Suivant des registres multiples, les spécialistes s'appliquent à décliner différences et similitudes, disjonctions et conjonctions entre ces catégories. Le corps à corps disciplinaire enfante des frontières mouvantes, interactives, constamment redéfinies. Berbères - aujourd'hui Imazighen - ou Arabes? Berbères ou non Berbères? Cet ouvrage questionne les conditions de production d'un domaine spécialisé: les «Études Berbères». Il analyse la constitution de ses objets et de ses principes théoriques, sa légitimité académique ou son déclin à des périodes données. S'appuyant sur des itinéraires singuliers de recherche, il décortique la contingence des dispositifs de savoir et, finalement, la difficulté du regard scientifique.
Les recherches menées par Hélène Claudot-Hawad et son équipe portent notamment sur les processus de définitions, de transformations et de reformulations identitaires contemporaines au Nord de l'Afrique et au Sahara. Parmi leurs titres récents: Voyager d'un point de vue nomade, Éd. Paris-Méditerranée, 2002 et Élites du monde nomade touareg et maure, Édisud, 2000.