Carnaval

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 239 pages
Poids : 339 g
Dimensions : 13cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782912222220

Carnaval

de

chez C. Paulhan

Collection(s) : Pour mémoire

Paru le | Broché 239 pages

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édition établie, présentée et annot. par Claire Paulhan


Quatrième de couverture

« Conquête facile, Daniel aime l'amour, les Champs-Élysées, les grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d'asperges où l'on coupait, à l'automne, des brassées de feuillages roux que sa mère disposait dans les vases du salon pour faire un fond aux chrysanthèmes.
Il aimait aussi les mots d'où partent, mieux que des gares, les vrais rapides qui nous entraînent.
Il aimait la lecture et l'encre, maintenant cette femme. »

Quand Mireille Havet écrit ce roman, Carnaval, elle est encore nimbée de sa renommée de jeune poète prodige, que Guillaume Apollinaire lui a forgée juste avant la Grande Guerre. Elle a alors un peu plus de vingt ans, fraye volontiers avec les plus désaxés de sa génération, aime par-dessus tout le paris noctambule des Années folles, regrette la douce campagne de son enfance, croit encore à son avenir d'écrivain et se remet à peine d'une liaison exaltante et humiliante, peu secrète en tout cas, avec la « d'annunziesque » comtesse de Limur.
Mireille Havet a décrit dans son Journal les aléas de cette relation dont elle désire - et ne désire pas - guérir ; elle en a relu et parfois repris certains passages, lyriques et obsédants. Mais Carnaval se veut un roman dans l'air du temps : vif, élagué, irrespectueux des genres littéraires et « crypté ». La violente et brève passion de ces deux amantes se traduit littérairement en une aventure - presque une épreuve initiatique - entre une femme mûre, son mari et un tout jeune homme : Madeleine et Jean de Limur deviennent, dans ce roman à clef, l'excessive Germaine et l'ironique Jérôme ; Mireille Havec est le naïf, puis le cynique Daniel...
Sacrifice aux conventions qui, à vrai dire, ne trompa personne - ni ses amis et relations, ni la critique. Car l'histoire vécue et l'intrigue - on le découvre aujourd'hui, on devait le deviner autrefois - sont identiques, ainsi que les circonstances, les décors, les retournements incessants de situation et le paradoxe des sentiments...

Biographie

Mireille HAVET [DE SOYECOURT] (1898-1932)

Guillaume Apollinaire, Colette, Natalie Barney, la princesse Murat, Jean Cocteau, Edmond Jaloux encouragèrent son jeune talent de « petite poyétesse.» (ainsi l'appelait Apollinaire) et favorisèrent la publication de ses textes : des poèmes et des contes fantastiques (La Maison dans. l'oeil du chat, G. Crès, 1917), des articles dans Les Nouvelles littéraires et un roman à clé, Carnaval (Les OEuvres libres, 1922 ; Albin Michel, 1923)...
Mais ils ignoraient que celle qu'ils virent courir à sa perte tenait son Journal : de 1913 à 1929, cahiers et feuillets, conservés par son amie Ludmila Savitzky, forment une extraordinaire autobiographie. Avec lucidité et exaltation, Mireille Havet y décrit sa « vie de damnation », une vie de guet et d'attente, de songe et d'outrance, une vie aimantée par son « goût singulier » pour l'amour des femmes et pour les stupéfiants.