Journal 1929 : peut-être suis-je morte ? Suicidée il y a quelques mois

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 319 pages
Poids : 429 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-912222-39-8
EAN : 9782912222398

Journal 1929

peut-être suis-je morte ? Suicidée il y a quelques mois

de

chez C. Paulhan

Collection(s) : Pour mémoire

Paru le | Broché 319 pages

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édition établie par Pierre Plateau | annotée par Roland Aeschimann, Claire Paulhan, Pierre Plateau et Dominique Tiry | présentée par Roland Aeschimann


Quatrième de couverture

« 30 ans est l'âge qui châtie, l'âge du châtiment, ou plus précisément de l'expiation des crimes et fautes diverses commises dans ces dix années d'intervalle, qui sont, de toutes manières, les plus belles indiscutablement de la vie humaine. Dix années de faveur nous sont ainsi octroyées avec une générosité magnifique d'apparence, mais une cruauté effroyable au fond, dès le début de notre vie personnelle, pour la première fois dégagée des parents et de l'enfance pour notre plus grand bonheur, croyons-nous alors, avant que nous ne connaissions rien des lois de cette vie, avant que nous ayons pu acquérir la moindre prudence et méfiance pour nous guider et nous prévenir, avant que nous soupçonnions la mort et les horreurs peut-être supérieures de l'amour, quand nous ignorions totalement ce qui nous menace. Dix années de bonheur avant toutes les années, innombrables celles-là, du Malheur. De vingt ans à trente, nous avons tout pour nous. La jeunesse qui pare et sauve tout nous sert d'excuse et d'alibi en tout, la beauté due à notre fraîcheur et notre enthousiasme perpétuel, la confiance, l'audace, le courage sans mérite réel, puisque nous ne concevons pas le danger, enfin le charme irrésistible et prépondérant de ce temps de grâce, et l'affreuse illusion que nous sommes invincibles et réussirons désormais en tout. Avec de tels atouts et de si fausses données, il est presque inévitable de ne pas courir à sa perte et de ne pas préparer (de gaieté de coeur) son châtiment pour les années futures. C'est ce que j'ai fait d'une façon éclatante. Et c'est ce drame inconscient que relatent jour après jour les notes effroyablement sincères et naïves de mes quinze cahiers de cuir. Je ne savais pas ce que j'écrivais, peut-on dire réellement, et maintenant j'ai entre les mains un document d'une valeur unique pour moi, éblouissant, d'une logique implacable, et où tous les événements s'enchaînent sans une seule contradiction. [...]

30 ans ! L'âge où j'ai exactement perdu tout ce que je possédais à 20 ans. J'ai mis dix ans à me défaire de mes privilèges et de mon patrimoine, dix ans à me détruire, m'appauvrir et m'anéantir en tout et pour tout, dirait-on, pour toujours. » 29 juin 1929

Biographie

Mireille Havet [De Soyecourt] (Médan, 4 octobre 1898 - Montana, 21 mars 1932) : la « petite, poyétesse » d'Apollinaire a publié très jeune des poèmes et des contes fantastiques réunis dans La Maison dans l'oeil du chat (G, Crès, 1917), et un roman à clé, Carnaval (Albin Michel, 1923) ». Puis elle a disparu des librairies et du monde, enlisée irréversiblement « dans les drogues et les plaisirs les plus bas ». Mais elle a continué à tenir son journal, dont le manuscrit a été découvert plus de soixante ans après sa mort, dans les archives qu'elle avait confiées à son amie, Ludmila Savitzky.