Collection(s) : Les cahiers du CEFRESS
Paru le 01/01/2002 | Broché 251 pages
Professionnels
L'irruption identitaire au Maghreb, et plus singulièrement en Algérie, procède de deux logiques : l'une infranationale, l'autre supranationale. Ces deux logiques sont en passe de s'opposer l'une à l'autre : d'un côté, un irrédentisme qui ne prend plus le terroir des ancêtres pour cadre de référence, mais un islam désincarné, de territorialité cosmique ; de l'autre, l'émergence de revendications séculières, portant sur l'identité culturelle et linguistique locale. Ce double mouvement s'explique en partie par l'incapacité passée et présente de l'Etat national à gérer la pluralité constitutive du paysage social algérien (le pluripartisme arrivant trop tard) d'une part, et à assumer d'autre part la différence du paysage culturel de ce même pays.
Le discours officiel, y compris sur les questions littéraires, ou artistiques (donc, a priori, sans enjeu avéré) n'a pas dérogé au monolithisme ambiant, au centralisme «niveleur» et désincarné. Ce refus obsessionnel de la différence de la part du décideur constitue le motif principal d'une rencontre d'universitaires à Tizi-Ouzou en novembre 2000. Leurs contributions, réunies dans le présent volume, sont autant de témoignages non seulement de la diversité et de la richesse d'un patrimoine culturel algérien et de ses formes d'expression, mais aussi de la pédagogie qu'il convient d'adopter pour faire de la différence le maître mot du consensus populaire, c'est-à-dire d'une émancipation et d'une démocratie partagées.