Paru le 30/10/2014 | Broché 177 pages
Tout public
préface de Robert Badinter
Elles ne représentent que 3,68 % des 74 000 personnes écrouées en France, et la plupart exercent un métier en détention. Elles ne fréquentent que très rarement les quartiers disciplinaires. Elles sont mères, souvent seules à assurer le rôle de parent. Pourtant, jamais on ne leur a proposé de conditions d'incarcération spécifiques.
Enquêtant pendant un an dans la maison d'arrêt des femmes de Versailles, la juge Isabelle Rome est devenue la surprenante confidente de Natacha, Nathalie, Poulomi et Soumia... De la caïd à l'accro à l'héroïne, en passant par cette jeune femme qui prépare une thèse sur le travail pénitentiaire, toutes témoignent d'un monde coupé du monde, attaché à prévenir la récidive, mais où éducation, travail, citoyenneté, peinent à s'inscrire. Un univers qui éloigne aussi de la maternité. Son petit garçon de dix jours a été retiré à Sophie pour être placé en pouponnière ; depuis quatorze mois, Summer attend une visite de l'assistante sociale en charge de sa fille.
Rencontrant les surveillantes de ce huis clos exclusivement féminin, Isabelle Rome a souvent retrouvé le même sentiment d'isolement que chez celles qui y sont enfermées. Loin de toute démagogie, elle pose cette question : se satisfaire d'une prison fermée sur elle-même, échouant à remplir sa mission de réinsertion, n'est-ce pas reléguer détenues, personnel pénitentiaire et, finalement, l'ensemble de notre Justice, «à l'ombre de la République» ?
Plus jeune juge de France, Isabelle Rome n'a que vingt-trois ans lorsqu'elle est nommée juge de l'application des peines à Lyon. Aujourd'hui magistrate à la cour d'appel de Versailles, elle a occupé plusieurs fonctions dans diverses juridictions comme en cabinet ministériel. Elle a déjà publié Vous êtes naïve, madame le juge (Éditions du Moment, 2012).