Des noms et des gens en guerres. Vol. 2. De la Seconde Guerre mondiale aux génocides : 1939-1945

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 273 pages
Poids : 450 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-336-29177-2
EAN : 9782336291772

De la Seconde Guerre mondiale aux génocides

1939-1945

de

chez L'Harmattan

Serie : Des noms et des gens en guerres. Vol 2

Collection(s) : Langue et parole

Paru le | Broché 273 pages

Public motivé

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avec la collaboration de Nicole Arnold et Françoise Dougnac


Quatrième de couverture

Il y a eu, pour nous Français, la Résistance, ses maquis et ses réseaux, les FFI et les FFL, puis les FFC et ses troupes africaines, les armées anglaise, américaine, russe et autres : beaucoup de héros, plus encore de victimes, des dévouements, des souffrances, de la grandeur, des Justes... Et les noms ont été nombreux pour désigner et qualifier tous ces gens, dans leur anonymat ou leur identité, leur «gloire». Bien des «valeurs» les accompagnent encore. Mais, plus que tous les massacres du passé, dont celui de la «der des ders» et ses millions de morts, la Seconde Guerre mondiale aura surtout marqué, de ses violences inhumaines, notre vocabulaire. Des drames vécus pendant ces «années noires», entre les expansionnismes brutaux, les génocides, et l'effondrement du Reich et du Japon sous le martèlement des «Alliés», si inhumain lui-même (qu'on pense à Dresde et Hiroshima), on parlera encore longtemps, avec les mots qui les ont signés : fascisme, fasciste, nazisme, nazi, hitlérien, Gestapo, collaboration, collabo, milicien, race, raciste, antisémite, totalitaire, tortures, rafle, déportation, concentration, extermination, camps de la mort, chambre à gaz, holocauste, Shoah...

Venus d'autres lieux, l'usage a commencé à charger d'une lourde histoire les noms de colonialisme, ratonnade, nettoyage, pacification, normalisation, stalinien, aveux, Guépéou, goulag, etc. Ces héritages ont marqué de connotations sinistres tout un pan de notre lexique politique. Que faire avec ces «mots coincés dans un enfer», ainsi qu'Eluard les nommait : solution finale (Goering, 1939), traitement spécial (Heydrich, 1939), personnes déplacées (Himmler, 1941), Nuit et Brouillard (Keitel, 1941), SA, SS, Einsatzgruppen...

Le pire, dans l'horreur qu'ils évoquent, est bien que la langue serve là non seulement à dire la haine mais aussi à cacher la volonté de mort qui l'habite. Nous héritons de cette déshumanisation des noms, et nous nous devons de l'exorciser. En les taisant ou en les criant ?

Biographie

Maurice Tournier, spécialiste de lexicologie politique et d'étymologie sociale, a créé en 1967, sous la direction du grand linguiste Robert-Léon Wagner, le Laboratoire de lexicométrie et textes politiques de l'ENS de Saint-Cloud et de l'INALF (CNRS), aujourd'hui dispersé entre plusieurs centres universitaires. Après une thèse sur le vocabulaire ouvrier en 1848 (1976), il a notamment écrit Propos d'étymologie sociale (Lyon, 2002, 3 vol.) et des Mots de Mai 68 (Toulouse, Le Mirail, 2008) mais a surtout contribué aux publications collectives de son laboratoire. En 1980, il a fondé, avec Louis Bodin, la revue Mots, les langages du politique (directeur actuel : Paul Bacot, diffusion : Lyon, ENS-éditions).