Collection(s) : Ethnologie de la France
Paru le 13/04/2012 | Broché 270 pages
Public motivé
En Corse dans les années 1970, une société villageoise s'accroche à la montagne. Elle y maintient, avec le concours de la diaspora, un modèle d'existence en commun largement hérité de son passé proche mais dont les évolutions en cours sur le littoral semblent préparer à terme la disparition. Ce serait alors la fin d'une longue histoire sur laquelle cette société avait gravé sa signature, à défaut d'y exercer sa mainmise. La Corse est, en effet, l'abri d'une civilisation dont le creuset est villageois.
Les textes rassemblés dans ce volume dressent le portrait de certaines des institutions portant la marque de cette civilisation et en reconstituent les valeurs. Un idéal en organise le jeu ; il est cultivé dans chaque vallée, dans chaque communauté de village, dans chaque maisonnée : l'idéal de souveraineté. La Corse d'hier était un archipel dont chaque île, façonnée à l'identique sur le principe du quant-à-soi, proclamait avec force le refus de la vassalité. L'idée d'État était donc étrangère à cette société en mosaïque, mais tout autant celle d'une cause commune, quand bien même s'agissait-il de s'opposer aux institutions de l'État.
Gérard Lenclud est anthropologue, directeur de recherche honoraire au CNRS, membre du Laboratoire d'anthropologie sociale. Après avoir été consacrées à l'ethnographie de la Corse, ses recherches ont porté sur l'épistémologie de l'anthropologie et des sciences historiques en général, sur les approches philosophiques et psychologiques de la croyance, sur la question des origines du langage et sur les problèmes posés par l'attribution d'identité dans le temps aux êtres et aux choses.